Peu présentes au coeur de la campagne présidentielle, les questions liées aux transports et à la mobilité des Français touchent pourtant de multiples aspects de leur vie au quotidien, que ce soit sur le plan social, économique ou environnemental. Nous avons interrogé les porte-parole et les conseillers politiques transports des principaux candidats sur leurs programmes dans ce domaine. Seule l’équipe de Marine Le Pen n’a pas répondu à nos sollicitations et celle d’Eric Zemmour est restée injoignable. Nous nous sommes donc fondés sur leurs programmes officiels. Nous avons également fait appel à un expert de l’économie des transports de SIA Partners, Arnaud Aymé, pour analyser ces propositions. Commentaire global de notre expert : « Les candidats sont davantage prolixes sur les bénéfices pour les citoyens plutôt que sur les efforts à consentir. Or, la transition écologique du transport a un coût, non seulement financier mais aussi en termes d’habitudes à changer. Les précédents des bonnets rouges (contre l’écotaxe poids lourds) et des gilets jaunes montrent la difficulté à appliquer des mesures pourtant votées dans le consensus. D’où cette interrogation : comment les politiques s’assureront de l’acceptabilité des efforts : par la progressivité dans le temps ? la décentralisation des décisions ? la différenciation selon les catégories sociales ? » La question reste ouverte.
Le contrat social et écologique d’Anne Hidalgo
Anne Hidalgo. © Henri Garat/Ville de Paris
On n’est pas maire de Paris sans forcément s’intéresser aux transports et Dieu sait si les mesures qu’Anne Hidalgo a prises ont fait parler. Pour ce qui est de son programme présidentiel, « une mobilité décarbonée accessible à toutes et tous : telle est notre vision », assure son porte-parole, le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol. Anne Hidalgo souhaite « répondre conjointement aux crises sociales et écologiques. »
« Leasing social »
L’objectif ? Atteindre la neutralité carbone en 2050, « en continuant notamment d’investir dans les mobilités actives et douces et en incitant les travailleurs notamment à changer de mode de déplacement au maximum ».
Comment ? « Chacun doit avoir accès dans son quotidien à des moyens de transport non-polluants et décarbonés, à un coût abordable. » Notamment pour la voiture individuelle.