La commission d’enquête publique sur les projets de lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax a rendu le 30 mars un avis négatif. Le rapport pointe essentiellement des « insuffisances et faiblesses », parmi lesquelles des « impacts insuffisamment pris en compte« , qu’il s’agisse de la faune, de l’habitat ou de la viticulture. Les incertitudes sur le financement public et sa rentabilité sont également soulignées. Rappelons que le coût de ces lignes est estimé à 8,3 milliards d’euros,
Le secrétariat aux Transports a aussitôt indiqué qu’il fallait s’abstenir de « toute conclusion prématurée » pour respecter la procédure en cours. « Le maître d’ouvrage, SNCF ReÌseau, dispose désormais d’un délai de quatre mois pour répondre à ces conclusions. C’est à ce moment là seulement que l’Etat sera saisi de l’intégralité des conclusions et de cette réponse. Le Gouvernement sera appelé à prendre sa décision dans un délai de dix-huit mois, après avis du Conseil d’Etat« , a-t-il en effet indiqué dans un communiqué.
Car déjà, les élus s’agitent. « L’avis ne lie pas le gouvernement« , et « l’apport des voyageurs de Midi-Pyrénées a toujours été considéré comme la justification même des investissements consentis entre Tours et Bordeaux« , a de son côté réagi Martin Malvy, président socialiste de la Région Midi-Pyrénées.
« L’actuel gouvernement ayant inscrit la poursuite du projet comme unique perspective nationale à compter de 2018, nous nous refusons d’envisager que l’avis de la commission (…) signifie la remise en cause du projet« , ont renchéri dans un communiqué commun le président de la Région Aquitaine Alain Rousset, le président de Bordeaux Métropole Alain Juppé et le président de Toulouse Métropole Jean-Luc Moudenc, qui demandent tous trois à être reçus par Alain Vidalies.
En revanche, Gilles Savary, le député socialiste de Gironde se félicite d’un « avis qui introduit enfin le bon sens et la rationalité économique« . Un avis qui ressemble aussi à un renversement de tendance après les fortes critiques déclenchées par la récente déclaration d’utilité publique de la LGV Poitiers-Limoges, un projet également considéré comme coûteux et peu rentable.