Éléments de notre patrimoine ferroviaire, les trains touristiques, chargés d’histoire, permettent de redynamiser des lignes de chemin de fer et participent au développement économique local. Acteurs reconnus d’un slow tourisme respectueux de l’environnement, ils disposent d’une série d’atouts pour gagner la bataille du tourisme dans un pays qui demeure, année après année, la première destination mondiale. Comme chaque année au printemps, La Vie du Rail vous présente une sélection de trains touristiques qui circulent à la belle saison.
Avec 83 millions de touristes accueillis en 2016, 87 millions en 2017, près de 90 millions en 2018, la France détient depuis plusieurs années consécutives le titre de première destination touristique mondiale. Une situation qui a de quoi ravir, compte tenu des retombées économiques dans les différentes régions de l’Hexagone. Dans ce contexte favorable, les trains touristiques entendent bien faire reconnaître la plus- value économique qu’ils apportent aux territoires qu’ils irriguent. « Avec le territoire diversifié qui est le sien, la France possède un immense atout : il existe des trains touristiques en montagne, à la campagne et sur le littoral. Une palette aussi large représente donc un immense potentiel », souligne l’Unecto, la fédération nationale des chemins de fer touristiques et des musées ferroviaires, qui regroupe une centaine d’exploitants. Sous différentes formes – train à vapeur, diesel ou électrique – ces trains, que font circuler des associations, des entreprises privées ou des collectivités locales sous la bannière du slow tourisme, fournissent un réel atout aux territoires concernés. Avec 3,7 millions de visiteurs (un chiffre en progression constante depuis plusieurs années), 1 200 kilomètres de voies ferrées exploitées (sur un potentiel de 5 000 km), ils constituent un vrai plus pour l’essor économique des collectivités, car ils sont un gage de retombées économiques réelles au niveau local. On estime que pour un euro dépensé dans l’achat du billet, trois à cinq euros en moyenne le sont dans les restaurants, les cafés et les boutiques de souvenirs fréquentés par les visiteurs lors de leur balade ferroviaire. Les bassins de chalandises sont étendus : de 30 à 60 minutes autour des gares ouvertes. De plus, la complémentarité avec le cyclotourisme, lorsque la gare est connectée avec une véloroute (les exemples se multiplient peu à peu), apporte une dynamique supplémentaire au parcours touristique. « D’où l’importance de ne pas fermer les lignes capillaires : elles sont exploitables justement grâce au tourisme ferroviaire », affirme l’Unecto, qui milite pour la préservation et l’exploitation de ces lignes capillaires et décerne chaque année un Prix du Train touristique dans le cadre du Grand Prix des Régions organisé par Ville, Rail & Transport. Sans compter que les trains touristiques permettent également, tout en respectant l’environnement, de mettre en valeur des patrimoines naturels, bâtis et culturels. Ils racontent l’histoire d’un pays, sont des gisements d’emplois et contribuent au lien social. Voici là de sérieux atouts pour remporter la bataille du tourisme…
Contact : Unecto, 24 rue Louis Blanc, 75010 Paris.
Tél. : 01 40 38 41 39.
E-mail : contact@uncto.fr et site : www.lafrancevuedurail.fr
Auvergne-Rhône-Alpes. Train de l’Ardèche – Le Mastrou
© DR
Prendre place à bord du Mastrou (« celui de La Mastre », en provençal), surnom du Chemin de fer du Vivarais, c’est faire le voyage historique sur la ligne Tournon – Lamastre dans une ambiance délicieusement rétro. Coup de sifflet, chuintement de vapeur… L’excursion d’une journée débute par la découverte des gorges du Doux, rivière qui se jette dans le Rhône à Tournon. Les ouvrages d’art surplombent la rivière dans son environnement le plus méditerranéen : pitons et rochers en équilibre livrent au regard du passager une nature 100 % brute et préservée. Puis le train poursuit son ascension vers la montagne ardéchoise et ses châtaigneraies, avant d’atteindre à la mi-journée la petite ville de Lamastre. Là, pour le demi-tour remettant la locomotive en tête de convoi, dans le sens de la marche, deux hommes suffisent pour effectuer la manoeuvre à la force des bras sur un pont tournant. Un spectacle à ne pas manquer ! Mais avant de prendre le chemin du retour à 14 h 45, les passagers peuvent, le temps d’une escapade, succomber aux nombreux restaurants, arpenter et visiter le bourg, flâner aux terrasses des cafés, profiter des berges accueillantes du Doux pour un pique-nique convivial, une balade, une partie de pétanque ou, pourquoi pas, les joies de la baignade…
Bourgogne-Franche-Comté. Train touristique du Pays de Puisaye-Forterre
© DR
Au sud-ouest de l’Yonne, ce train touristique, également connu sous le nom de Transpoyaudin, qui circule de Toucy à Villiers-Saint-Benoît ou à Moutiers, doit son existence à la ténacité des bénévoles de l’Association des autorails touristiques de l’Yonne (AATY) en 2014. Avec la formule « train-restaurant », engagée en 2015 avec un restaurateur partenaire, le succès est au rendez- vous. En trois saisons, environ 3 000 convives ont fait ce voyage gourmand, dans une ambiance rétro, de Toucy à Villiers-Saint-Benoît grâce à la