Comment les opérateurs ferroviaires de proximité (OFP) sont-ils impactés par la crise ? « Petits ou grands, tous les opérateurs de proximité, connaissent des difficultés : difficultés à répercuter les coûts de l’énergie, mais aussi à faire des efforts sur les salaires… », répond André Thinières, le délégué général d’Objectif OFP, qui en dénombre six en France : « la plus emblématique, c’est la Régie Départementale des Transports des Bouches-du-Rhône (RDT13). Mais une OFP peut aussi en regrouper plusieurs, comme RegioRail ». Brice Devinoy, le président de RegioRail, livre un premier bilan sur l’année : « Fin septembre, nous enregistrons une croissance de notre chiffre d’affaires de 13 %, ce qui est encourageant. La demande est forte », dit-il. Qu’est-ce qui handicape le plus son développement en 2023 ? « L’incertitude sur le coût de l’énergie, le manque de main-d’oeuvre (agents de sol et conducteurs), et le manque d’investissement dans le réseau. »
Selon André Thinières, « les OFP sont très dépendants des infrastructures territoriales, les fameuses lignes capillaires ou les lignes de desserte fine du territoire. Si la stratégie de l’Etat n’est pas claire pour la gestion du réseau national, elle l’est encore moins pour ses petites lignes. Il a exprimé sa volonté de s’en débarrasser… Le seul problème c’est que les régions désignées d’office pour les prendre en charge n’en ont encore globalement ni les moyens financiers, ni les compétences techniques. Certains OFP, comme RDT 13, peuvent maintenir à bon compte des lignes capillaires, mais ça ne résout pas le problème de fond : l’avenir des petites lignes est incertain. Et si on veut doubler la part modale du fret ferroviaire, il vaut mieux éviter de laisser disparaître 40 % du trafic en délaissant le réseau capillaire ! »
? Cet article est tiré du numéro 3918 de La Vie du Rail.
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