La France n’a pas le monopole des coopératives ferroviaires dont le démarrage des activités est marqué par les reports successifs. Mais depuis le 26 mai au soir, soit deux ans après l’annonce de son lancement, la coopérative belgo-néerlandaise European Sleeper fait enfin circuler, trois fois par semaine dans chaque sens, un train de nuit entre Bruxelles et Berlin, en attendant de gagner Dresde et Prague l’an prochain.
Un démarrage très progressif, mais bien réel : quittant la Gare du Midi à 19 h 22 chaque lundi, mercredi et vendredi, le train gagne Berlin Hbf le lendemain à 6 h 48, pour en repartir à 22 h 56 chaque mardi, jeudi et dimanche, et revenir à Bruxelles à 9 h 27. Des durées de parcours de deux à trois heures plus élevées que du temps du train de nuit Paris – Bruxelles – Berlin, mais pour un parcours très différent, puisque le nouveau Good Night Train fait un petit détour par Anvers et les Pays-Bas, où il dessert Roosendaal, Rotterdam, La Haye, Amsterdam, Amersfoort et Deventer, avant de marquer un arrêt à la gare frontière allemande de Bad Bentheim. Le retour est plus rapide d’une heure, sans arrêt à Amersfoort ou La Haye. Un horaire intéressant pour qui souhaite passer une très longue journée à Berlin, mais qui fait partir en fin d’après-midi et revenir en fin de matinée pour qui voudrait rejoindre le Good Night Train au départ des Hauts de France (en IC de la SNCB ou en TGV), ainsi que de Paris (en Thalys).
Les niveaux de confort proposés sont au nombre de trois : Wagons-Lits Luxe (compartiments à 3 lits maximum, pour 159 à 199 euros), Couchettes-Confort (compartiments de 6 couchettes, pour 99 euros) et Sièges-Budget (compartiments de 6 places assises, pour 69 euros). Les deux dernières catégories sont proposées à bord de voitures classiques rénovées par la DB au début des années 2000 (cinq de couchettes et deux de places assises 2e classe), alors que les deux voitures-lits raviront les passionnés, puisqu’elles sont du mythique type P à caisse inox, livré à la Compagnie internationale des Wagons-Lits en 1955-56 et modernisé dans les années 1990. Un parc d’occasion, en location, mais « European Sleeper investira bientôt dans ses propres voitures pour fournir encore plus de confort, un look moderne et davantage d’options en matière d’intimité », indique l’entreprise ferroviaire.