« Il y a quelques années, j’avais oublié mes clés à Paris, alors que j’étais arrivé à Marseille. Grâce aux réseaux sociaux, j’ai pu, via un ami, confier mes clés à un passager qui prenait le TGV suivant », raconte Bruno Hameurt, le cofondateur de WePost, une société de messagerie express créée en janvier 2021 qui utilise uniquement le concours de voyageurs de TGV. « Comme ma mésaventure s’est bien terminée, ça m’a donné l’idée de lancer un site pour mettre en relation des passagers avec des gens qui ont besoin rapidement d’un document, d’un trousseau de clés, ou de n’importe quoi d’autre ». Dans les faits, les clés sont les objets les plus acheminés via WePost, suivies par les ordinateurs.
La rapidité constitue la force de WePost. « En quelques heures, vous récupérez ce que vous avez oublié », résume Bruno Hameurt. La start-up s’appuie sur un réseau de 9 000 voyageurs qui s’enregistrent sur le site, puis indiquent le ou les TGV qu’ils vont emprunter. L’algorithme du site les met en relation avec la personne qui leur remettra le colis (pas plus de 6 kg, et un format qui tient dans un sac de voyage), le plus souvent à la gare de départ. « On s’aperçoit que les clients sont prêts à faire un détour pour porter ou venir chercher leur pli. Cette remise en main propre est à la fois conviviale et rassurante pour celui qui poste, même si les coordonnées du porteur, sont enregistrées sur le site. C’est aussi rassurant pour le « WePosteur » car il peut vérifier que ce qu’il transporte correspond bien à la description de la fiche de transport ». Ce dernier a toujours la possibilité de refuser la course s’il a le moindre doute. L’autre grand avantage, c’est le prix. Fixé par le « WePosteur », il tourne autour de 25 euros en moyenne, dont 20 euros sont versés sur le compte bancaire du WePosteur, dès la remise du colis après avoir scanné le QR code. « C’est moins cher que les messageries classiques, et ça fonctionne le week-end », souligne encore le fondateur.
Pour l’instant, WePost ne propose ses services que sur l’axe Paris – Marseille mais prévoit d’ouvrir peu à peu ses prestations aux 26 dessertes assurées en TGV. L’entreprise a aussi engagé une réflexion sur le développement des services sur d’autres lignes que les TGV et travaille sur le dernier kilomètre. Quant à sa clientèle, plutôt privée à l’origine, WePost l’a déjà élargie aux professionnels comme ceux de l’e-commerce. « Nous travaillons avec un vendeur de pièces automobiles. Pour ses clients, des garagistes, ça permet de réparer plus rapidement et d’immobiliser la voiture moins longtemps ». En 2022, le service sera progressivement disponible dans toute la France, promet la société.
Cet article est tiré du numéro 3882 de La Vie du Rail.
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