Comme nous l’avions annoncé en octobre, Keolis quitte l’Allemagne, son plus gros foyer de pertes : le 1er janvier, TEAM Treuhand GmbH est devenu le nouvel actionnaire des activités de Keolis en Allemagne par l’intermédiaire de sa filiale, SG eurobahn UG. Les quatre réseaux de trains régionaux de la région de Rhénanie du Nord-Westphalie, dans l’ouest de l’Allemagne, sont désormais exploités sous le nom d’eurobahn GmbH & Co KG. « L’équipe de direction actuelle restera responsable des opérations et les emplois des 900 salariés seront préservés. La continuité du service public pour les passagers sera assurée, n’entraînant aucun changement pour les voyageurs », note Keolis dans un communiqué en rappelant que cette cession s’inscrit dans la décision du groupe de se « recentrer (sur) ses priorités stratégiques ». La filiale de la SNCF était présente en Allemagne depuis 2000 et exploitait quatre réseaux de trains régionaux s’étendant sur 1 000km de voies, (soit 15 lignes) et transportant environ 40 millions de passagers par an.
Cet article est tiré du numéro 3868 de La Vie du Rail.
Plus d’actualités et dossiers sur le rail dans La Vie du Rail version papier ou en ligne !
En effet, pour Keolis comme pour la SNCF, ce bilan négatif de jusqu’à 20 ans de travail précieux dans un grand pays ferroviaire comme l’Allemagne n’est pas un tableau réjouissant, mais ce n’est pas non plus une grosse mauvaise surprise! Car la société anonyme de transport public franco-québécoise avait de plus en plus de mal à gagner de l’argent là-bas en raison de l’augmentation des coûts de personnel, des indemnités et des coûts croissants associés aux défaillances de l’infrastructure de DB Network.
Des difficultés économiques similaires ont conduit la compagnie Abellio (basée à Utrecht) à être placé en protection financière supervisée par un tribunal en juillet 2021 en Allemagne.
Le gouvernement allemand a payé les salaires du personnel de l’entreprise pendant trois mois jusqu’au début octobre 2021 tandis que les contrats étaient révisés. Cela a également conduit à une intervention sans précédent du gouvernement néerlandais auprès de l’État allemand au nom d’Abellio, qui appartient à 100% aux Chemins de fer néerlandais (NS).
Contrairement à Abellio, Keolis (siège social à Paris) n’a pas utilisé de telles procédures avec des actionnaires couvrant ses pertes, dont la plus importante est la SNCF.