Le film White Noise, diffusé sur Netflix, a connu un regain d’intérêt après la catastrophe ferroviaire du 3 février dernier survenu près d’East Palestine dans l’Ohio provoquant une importante pollution. Pourquoi ? Mettant en scène un accident ferroviaire provoquant l’évacuation d’une petite ville, le film a été tourné à l’endroit même de la catastrophe…
Le 3 février dernier, le déraillement (probablement à la suite d’une rupture d’essieu) d’un train de fret transportant du chlorure de vinyle, un produit chimique utilisé dans la fabrication du plastique, n’a pas fait de victime, mais a provoqué l’évacuation de la moitié des habitants de la petite ville d’East Palestine dans l’Ohio, soit plus de 2 000 personnes. Classé cancérigène avéré en 1987, l’exposition au chlorure de vinyle constitue des facteurs de risque pour des cancers du foie. Étonnante coïncidence, nombre des habitants d’East Palestine ont participé en tant que figurants au tournage de White Noise. Sorti le 30 décembre dernier sur Netflix, ce film signé Noah Baumbach compte l’histoire d’une petite ville frappée par les conséquences d’une catastrophe ferroviaire. Adaptation du roman Bruit de fond publié par le romancier américain Don DeLillo en 1985, il met en scène l’évacuation des habitants à la suite de l’expulsion dans l’air d’un nuage de nyodène D’une molécule chimique hautement toxique.
Dans une petite ville du Midwest, Blacksmith, Jack Gladney (Adam Driver), professeur d’université, créateur des « études hitlériennes », un champ d’étude dédié à Hitler et au nazisme, vit avec sa quatrième épouse, Babette (Greta Gerwig) et une grande famille recomposée. Une vie bien remplie qui va être profondément troublée quand le conducteur d’un camion-citerne chargé d’un produit inflammable franchit par mégarde un passage à niveau et s’encastre dans un train de fret transportant des produits chimiques toxiques.
La catastrophe prend un tournant encore plus dramatique quand l’explosion de ce mélange instable forme un nuage toxique qui menace bientôt les habitants de la ville. Bientôt, ils doivent précipitamment quitter leur foyer pour se mettre à l’abri dans un camp scout. Dans ce camp de réfugiés, les langues se délient, les discussions se percutent. Rumeurs, théories du complot, mais aussi bribes d’informations factuelles : difficile de garder la tête froide. Quand les autorités ordonnent l’évacuation du site devant l’avancée du nuage toxique, c’est la panique !
Dans la réalité, l’évacuation a duré quatre jours et s’est déroulée en bon ordre. Parmi les nombreux thèmes développés dans le film, celui du « déjà vu » revient régulièrement. Il doit particulièrement résonner chez les habitants d’East Palestine qui ont participé au tournage…
Sur Internet, cette étrange coïncidence a évidemment provoqué une multitude de théories plus ou moins farfelues et fait couler beaucoup d’encre sur les comptes et les sites complotistes. En tout cas, la pollution qui a touché la région le 3 février est, elle, bien réelle.
Si les conséquences de celle-ci sont encore mal connues, une réalité s’impose : la dépollution du site devrait durer des mois, voire plusieurs années.
-> A voir sur Netflix. White Noise de Noah Baumbach. Production A24, Heyday Films et NBGG Pictures. Etats-Unis. (2022)
? Cet article est tiré du numéro 3926 de La Vie du Rail.
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