L’émission d’Arte, Invitation au voyage, rediffuse un reportage sur l’histoire du Transcanadien, un train parcourant 4 500 kilomètres entre Toronto et Vancouver et qui a permis d’unifier la jeune nation canadienne. Depuis la fin du XIXe siècle, cette infrastructure pharaonique permet de relier l’océan Atlantique à l’océan Pacifique. Nous accomplissons une partie du voyage d’ouest en est, traversant les étendues sauvages du pays. En 1867, la Confédération canadienne est formée de l’union des anciennes colonies britanniques. L’idée d’un train intercontinental germe d’abord dans l’esprit de John Mc Donald, le Premier ministre du pays.
L’idée parait complètement folle. Mais, l’homme politique a fait une promesse. C’est en effet à la seule condition de la construction de cette immense infrastructure ferroviaire que la Colombie britannique accepte de rejoindre la Confédération canadienne.
Les travaux débutent en 1880. Le premier train circulera en 1886. Entre-temps, le chantier est celui de tous les dangers pour les ouvriers, dont un grand nombre meurt. Les tâches les plus difficiles sont confiées aux ouvriers chinois pourtant deux fois moins bien payés que leurs homologues européens.
Au fur et à mesure que la ligne progresse, des gares sortent de terre et des villes se développent, prenant le nom des dirigeants de la compagnie ferroviaire. Les terrains de la région des prairies canadiennes, qui s’étend du Bouclier canadien à l’Est aux Rocheuses à l’Ouest, sont massivement attribués aux immigrés.
Pour les tribus amérindiennes dont le territoire est traversé par la ligne de chemin de fer, celui-ci symbolise le début de la colonisation et la fin de leur style de vie. Nous rencontrons des membres du peuple Black Foot qui entretiennent le souvenir de cette rencontre avec le pouvoir blanc et anglo-saxon. Pour eux, le train est synonyme de morcellement de leur territoire, de danger pour leurs troupeaux et de l’arrivée massive de colons venus de toute l’Europe pour devenir propriétaire d’un petit lopin de terre à cultiver.
Le reportage s’achève avec les héritiers de ces travailleurs chinois. Ils ont fondé à Vancouver la deuxième communauté chinoise hors de Chine après celle de New York. Aujourd’hui encore, ils se remémorent le sacrifice de leurs aînés, prenant tous les risques pour simplement gagner leur vie.
A noter que ce reportage est précédé d’une courte pastille consacrée à l’histoire du tramway funiculaire de Belleville, qui desservait la colline de Belleville à partir de la place de la République jusque dans les années 1920. A partir de 1924, un autobus prend le relais…
-> Ce soir à 18h10. Invitation au voyage – D’un océan à l’autre, le train du Canada. ARTE France, Éléphant Doc. (2022)