De 1981 à 2011, Pierre-Louis Rochet a été pleinement impliqué sur la scène internationale et a participé à la promotion et parfois la vente du TGV français. L’ancien PDG de Systra puis de SNCF International, aujourd’hui à la retraite, nous relate les épisodes les plus marquants, dans cet article qui a aussi fait l’objet d’un bulletin de la SABIX (Société des amis du musée, de la bibliothèque et de l’histoire de l’Ecole Polytechnique).
Un si beau concept :
Le succès immédiat du TGV et son entrée innovante dans le paysage ferroviaire ont tout de suite eu un retentissement mondial. Aussi nous nous sommes intéressés (Sofrerail, puis Systra avec les services SNCF) en liaison avec les industriels concernés, à tous les projets de Grande Vitesse ferroviaire (GVF) en gestation dans le monde, pour participer à leurs études de faisabilité ou de définition, ou à leur réalisation éventuelle. Et pour promouvoir le système technologique français, qui pouvait, grâce à ses capacités d’évolution, servir de base à des solutions adaptées aux conditions locales.
Comme on le sait, le Japon avait dès 1964, pour les JO de Tokyo, mis en oeuvre la grande vitesse à 210 km/h avec le Shinkansen sur la ligne nouvelle du Tokaido. Cette ligne fut réalisée en voie standard dans un pays où le réseau existant à voie métrique ne pouvait pas permettre d’augmenter la vitesse au-delà de 110 km/h, alors qu’à la même époque la France faisait rouler le Capitole à 200 km/h sur une ligne classique de son réseau.
L’Italie avait également commencé à réaliser par étapes la Direttissima Rome-Florence, mais en complément de ligne existante, pour un trafic mixte voyageurs et fret, sans choisir clairement le principe de la GVF sur une voie dédiée au trafic voyageurs.
Les FS ont mis en service en 1988 sur Milan-Rome un train capable de rouler à 250 km/h sur la Direttissima et de rouler plus vite que les autres trains sur les autres sections de ligne grâce à un système de pendulation, les caisses s’inclinant dans les courbes : le Pendolino ETR 450, fabriqué par Fiat Ferroviaria. Cette société sera reprise en 2001 par Alstom* qui fera évoluer cette famille de trains.
👉 Retrouvez l’article complet dans le dernier numéro de La Vie du Rail hebdo : numéro 3917 de La Vie du Rail.
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La SNCF a battu en France trois records du monde de vitesse sur rail lors de quatre opérations appelées TGV 100 (1981), TGV 117, TGV 140 (1989-1990), et V 150 (2007) qui se sont déroulées sur plusieurs lignes, la LGV Sud-Est, la LGV Atlantique et la LGV Est Européenne.
Trois records de vitesse ont été établis:
* 26 février 1981: 380 km/h lors de l’opération TGV 100;
* 18 mai 1990: 515,3 km/h lors de l’opération TGV 140;
* 3 avril 2007: 574,8 km/h lors de l’opération V 150.
Un record de vitesse moyenne sur une longue distance a été battu par la SNCF lors de l’opération Sardine, le 26 mai 2001, durant laquelle un TGV a parcouru 1067,2 km entre Calais et Marseille en 3h29, à la vitesse moyenne de 306,37 km/h.
Le TGV a 42 ans et quelle performance courageuse, éblouissante et remarquable d’un véritable héros ferroviaire français à l’esprit turbotrain!
L’aspect peut-être le plus fascinant du phénomène TGV est qu’il s’agit d’une légende vivante sans cesse renouvelée qui restera toujours à l’ordre du jour ferroviaire.