Dès son voyage inaugural en 1883, l’Orient-Express comptait à son bord journalistes et écrivains invités par le visionnaire Georges Nagelmakers pour écrire la légende de son train. Depuis, des milliers de pages ont été noircies à son sujet. Blanche El Gammal propose une réflexion sur les différentes représentations du train, dont certaines écornent volontiers le mythe.
Dès son voyage inaugural, débuté le jeudi 4 octobre 1883, l’Orient-Express est conté par les écrivains et les journalistes. En effet, à bord des hommes de lettres, comme l’écrivain Edmond About ou le journaliste du Times Henri Opper de Blowitz, ont été invités pour retranscrire la légende auprès de ceux qui n’ont pas la chance d’être du voyage. Depuis ce premier trajet, les littérateurs n’ont jamais quitté l’Orient-Express. Si aujourd’hui, dans l’imaginaire collectif l’Orient-Express est associé au glamour, au luxe et à une vision romantique de la croisière ferroviaire, Blanche El Gammal démontre extraits après extraits que les écrivains en dressaient un portrait bien plus complexe, bien plus ambiguë. Des écrivains célèbres – Agatha Christie, Graham Greene, Jean Giraudoux, Ian Fleming, Guillaume Apollinaire – et d’autres aujourd’hui moins connus – Joseph Montet, Alfred Capus, Jean Bommart, Maurice Level – ont trempé leur plume dans l’encrier de l’Orient-Express. Une plume souvent acide qui donne à voir une facette plus sombre de l’Orient-Express. Le livre se divise en trois parties, selon un ordre chronologique. Des origines flamboyantes au déclin amorcé après la Seconde Guerre mondiale.
Des voyages publicitaires des débuts, baptisés par l’auteur « relais enthousiastes », aux récits désenchantés comme celui qui clôt l’ouvrage, tiré du roman de l’écrivain autrichien Gregor von Rozzi, l’Orient-Express offre toute une palette de textes très différents et parfois fort éloignés de l’image que nous avons du train mythique.