Avec près de 200 visiteurs accueillis lors des Journées du patrimoine en septembre, le Muséotrain, situé dans la Sarthe, a atteint son but : se faire connaître d’un public plus large et séduire un public qui réunit des passionnés de chemin de fer et des néophytes en la matière.
Près de 180 ! C’est le nombre de visiteurs qui ont poussé la porte du Muséotrain de Semur-en-Vallon dans la Sarthe, lors des journées du patrimoine des 16 et 17 septembre organisées sur le thème « le patrimoine vivant ». « Au Muséotrain, nous voulions montrer que le patrimoine ferroviaire d’autrefois est bien vivant… et nous avons atteint notre objectif », se réjouit Christian Pottier, président de l’ association sarthoise née en 1968 et baptisée la Compagnie du Chemin de fer de Semur-en-Vallon (CCFSV). « Parmi le public, il y avait de très nombreuses personnes qui venaient pour la première fois et de loin… Elles sont reparties enchantées, nous disant qu’elles allaient faire la promotion de notre musée et de notre train touristique auprès de leur entourage… La réussite de ces deux journées, on la doit bien sûr à l’engagement et la créativité de nos bénévoles et de nos salariés, mais aussi aux médias (dont La Vie du Rail !) qui avaient relayé l’information au préalable. »
Un musée et un train
Deuxième site touristique ferroviaire du département de la Sarthe après la rotonde de Montabon (lire LVDR n° 3929), le lieu a de quoi séduire petits et grands. En effet, il abrite à la fois un train touristique qui roule sur une ligne de 4 km en voie de 0,60 m – et sa jolie petite gare – qui emmène ses passagers en vingt minutes jusqu’au musée consacré au constructeur français Paul Decauville (1842-1922), cet industriel, qui, dès la fin du XIXe siècle, produisit de très nombreuses séries de matériel ferroviaire et de manutention (ainsi que des cycles et des automobiles) qui fut utilisé dans le monde entier ou presque. « Decauville est l’inventeur injustement méconnu du chemin de fer portatif en 1875, une révolution pour l’époque », souligne Christian Pottier. Les Decauville ont largement soutenu l’effort de guerre et fourni nombre d’exemplaires de chemin de fer portatif, qui fut utilisé par les Alliés lors de la Première Guerre mondiale pour alimenter le front. La production des usines Decauville a été si abondante qu’on retrouve aujourd’hui des machines Decauville dans de nombreuses associations de préservation du patrimoine ferroviaire qui, après en avoir fait les avoir restaurées, utilisent ces petites locomotives pour tracter leurs trains touristiques (Chemin de fer du Tarn, Chemin de fer des Chanteraines, Compagnie du Chemin de fer de Semur-en-Vallon…).
Une muséographie soignée et variée
Au CCFSV, on a particulièrement soigné la muséographie… Entre matériels roulants impeccablement restaurés, objets et documents du monde ferroviaire, vidéos, films et sons, le visiteur a droit à une immersion dans l’univers des trains des années des années 1900 à 1950. « Le visiteur découvre ainsi le travail des hommes et des femmes du monde du rail à différentes époques », souligne Christian Pottier, qui se félicite par ailleurs que l’association attire régulièrement des jeunes désireux de contribuer au succès du Muséotrain tout en se formant à leur futur métier. « Nous accueillons entre autres des étudiants en alternance ou des apprentis comme Lola, par exemple, qui prépare un BTS Communication. »
Deux journées bien remplies
« Au menu de ces deux journées 100 % patrimoine, bien sûr, il y avait la visite de notre fameux musée interactif, bien sûr il y avait les multiples promenades en train possibles, bien sûr il y avait à la fin le pot de l’amitié, véritable moment d’échange entre le public et les bénévoles. Mais les visiteurs étaient surtout venus pour voir les ateliers de la Compagnie, découvrir les coulisses du CCFSV », précise Christian Pottier. Gaston a fait fonctionner la locomotive à air comprimé, qu’il a construite de ses mains, et raconté l’histoire de « ce projet peu fou de vouloir construire une vraie machine à air comprimé comme il en existait au début de l’autre siècle ! » Philippe, chef de projet, a expliqué, photos à l’appui et avec Lola, son fameux chantier de l’autorail L’Auxerrois (deux ans de travail !) : la reconstruction d’un petit autorail… de 10 places ! « Un exemplaire quasiment unique en France et destiné à rouler chez nous au CCFSV. » Dans la remise aux trains, Chloé présentait son travail de conception de décors et de mise en scène de l’événement Halloween qui aura lieu le 29 octobre prochain (il est temps de réserver !). Tandis que Claude et Alain expliquaient le fonctionnement du site et répondaient aux questions du public. « Nos visiteurs sont repartis enchantés d’avoir passé plusieurs heures dans ce lieu hors du commun, hors du temps… La visite les a fait changer de siècle et côtoyer de manière vivante le monde des trains d’autrefois », se réjouit le président du CCFSV. « Cerise sur le gâteau, presque tous venaient de loin, ce qui signifie que notre “audience” s’élargit. C’est très positif. Indéniablement, ces 40e JEP nous ont permis de nous faire connaître auprès d’un public plus vaste ! » Et de réfléchir déjà aux JEP de 2024 !…
Le site se compose d’une gare où les visiteurs sont accueillis, avec un large parking, un réseau constitué d’éléments de voies de 60 cm portables (c’est ce que l’on appelle la « voie Decauville » du nom de son inventeur Paul Decauville) un Muséotrain dédié en grande partie à l’œuvre de Paul Decauville, une gare « Decauville » et le dépôt.
Les visiteurs embarquent dans un petit train qui les transporte jusqu’à la gare du Musée, visite, puis trajet en train pour le retour vers la gare.
Le Muséotrain ne déçoit pas.