L’alliance d’Eurostar et de Thalys, ou la création d’une compagnie ferroviaire européenne à grande vitesse, est le dernier grand chantier lancé par Guillaume Pepy. Le projet Green Speed permettra de faire face à la concurrence dans les domaines ferroviaire, aérien et routier.
Juste avant de laisser la place à Jean-Pierre Farandou, Guillaume Pepy a lancé fin septembre un dernier grand chantier : la création d’une compagnie ferroviaire européenne à grande vitesse. Celle-ci naîtra du mariage d’Eurostar et de Thalys dont les réseaux sont parfaitement complémentaires, résume l’actuel patron de la SNCF.
Ce projet baptisé Green Speed, qui n’en est encore qu’à un stade préliminaire, a été présenté le 27 septembre aux actionnaires de Thalys (SNCF et SNCB) et d’Eurostar (SNCF, SNCB, Patina Rail LLP, un consortium composé de la Caisse de dépôt et placement du Québec et d’Hermès GPE LLP).
La compagnie EUROSTAR est détenue à 55% par la SNCF, à 40% par Patina Rail LLP (un consortium formé de la « Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) » et du fonds britannique « Hermes Infrastructure ») et à 5 % par la SNCB assurant des liaisons à grande vitesse via le tunnel légendaire sous la Manche entre Londres et Paris, Bruxelles et Amsterdam; a transporté 11 millions de passagers l’an dernier. D’autre part, la compagnie THALYS, filiale à 60% de la SNCF et de 40% de la SNCB, a transporté 7.5 millions de voyageurs entre la France, la Belgique, l’Allemagne et les Pays-Bas en 2018. C’est principalement la SNCF qui veut une forte fusion entre EUROSTAR et THALYS afin d’établir une entreprise européenne efficace. Le projet connexe de rapprochement dans le cadre de l’initiative “Green Speed/Vitesse Verte” a pour but de réunir d’ici moins de deux ans les deux filiales. Mais pour cela, il faudra d’abord convaincre tous les partenaires et puis les autorités de régulation compétentes, y compris la Commission Européenne. Contrairement à la formation d’un groupe ferroviaire prestigieux et très reussi portant le macaron « TEE: TRANS EUROP EXPRESS » en juin 1957, les pays de l’UE n’ont pas pu faire le pareil pour instaurer une société appelée « Trans Europ À Grande Vitesse » ou bien « Trans Europ High Speed » par exemple, suivant le lancement révolutionnaire du TGV français en septembre 1981. Le “Green Speed” pourrait être un pas de géant pour la création d’un tel groupe de chemin de fer!