L’Allemagne et la France ne sont pas les deux seuls pays où Alstom assure la promotion de son train à hydrogène. En Grande-Bretagne, où l’on vise l’élimination progressive des trains diesel d’ici 2040, alors que les deux tiers du réseau ferré ne sont pas électrifiés, Alstom et la Rosco (entreprise de matériel roulant) Eversholt Rail ont dévoilé le 7 janvier leur projet Breeze (brise) de matériel roulant à hydrogène destiné précisément au marché britannique.
Réalisé par le site Alstom de Widnes en partant d’une rame automotrice Class 321 (type de train de banlieue construit à la fin des années 1980, en cours de réforme), ce train à hydrogène « pourrait entrer en circulation au Royaume-Uni dès 2022 », selon Alstom. Début 2018, Mark Phillips, directeur général du RSSB (Bureau britannique de la sécurité et de la normalisation des chemins de fer), était un peu plus optimiste lorsqu’il annonçait : « Nous travaillons avec Alstom pour un train à hydrogène fin 2019 ou début 2020. »
Le constructeur et la Rosco indiquent qu’ils « travaillent en étroite collaboration avec des industriels afin de développer les analyses de marché et d’évaluer des plans d’introduction détaillés pour ces trains innovants et pour l’infrastructure de ravitaillement associée ». Alstom et Eversholt Rail ont également confirmé « avoir terminé leur première étude technique globale et finalisé le concept de design du train » et le constructeur souligne que la solution définie permet, pour la première fois, d’adapter un train à hydrogène au gabarit britannique, plus étroit que le continental. Pour la mise en oeuvre de leur projet Breeze, les deux acteurs combinent leurs expériences respectives : le train à hydrogène allemand Coradia iLint pour Alstom et le programme de rénovation Class 321 Renatus, mené par Eversholt avec Wabtec.
À noter que le projet Breeze n’est pas le seul dans le domaine du train à hydrogène outre-Manche. Un premier démonstrateur britannique de locomotive à hydrogène a déjà été réalisé sous la forme d’un modèle réduit par le Centre de recherche ferroviaire de l’Université de Birmingham (BCRRE), dans le cadre d’un concours d’innovation ferroviaire organisé par l’ImechE (Institution of Mechanical Engineers). Et pour le passage à l’échelle 1, en partant cette fois d’une rame Class 319, le BCRRE a signé un protocole d’accord avec Porterbrook (Rosco concurrente d’Eversholt) pour la réalisation du prototype bimode HydroFlex (à hydrogène ou électrique, par caténaire ou troisième rail). Cet HydroFlex devrait débuter ses essais dès l’été prochain.