C’est une des rares entreprises de fret ferroviaire à croître et à gagner de l’argent en France : VFLI affiche une hausse de son activité de 5 % en 2017 et un bilan positif. Par la voix de son directeur général, la filiale de fret ferroviaire (et de droit privé) de la SNCF s’attend encore à une belle année 2018. Toutefois, Alain Ribat pointe la difficulté de recruter des conducteurs (et de les former). Difficulté qui pourrait s’accroître demain si de nouveaux opérateurs ferroviaires arrivent sur le marché avec l’ouverture à la concurrence dans le transport de voyageurs.
La Vie du Rail. Quel bilan tirez-vous de l’année 2017 ?
Alain Ribat. VFLI a enregistré un chiffre d’affaires de 154 millions d’euros en 2017, en hausse de 5 % par rapport à l’année précédente. 2016 avait déjà été marquée par une hausse de 10 %. L’année dernière, notre Ebitda a atteint 10 millions d’euros. Cela fait sept ans de suite que VFLI dégage des résultats positifs. Je rappelle aussi que 30 % du résultat d’exploitation est redistribué aux salariés sous forme d’intéressement ou de participation. Le reste finance nos investissements.
LVDR. Comment évoluent et se répartissent vos activités ?
A. R. VFLI qui fêtera ses 20 ans cette année a commencé son activité en étant un exploitant ferroviaire sur site industriel (ITE). À partir de 2007, avec l’ouverture à la concurrence dans le fret sur le réseau ferré national (RFN), les dirigeants de la SNCF ont décidé de nous autoriser à aller sur le RFN pour que nous devenions un nouvel entrant. Cette activité représente désormais 70 % de notre chiffre d’affaires, tandis que notre activité historique s’établit à 13 %. Le reste, nous le réalisons dans les activités travaux, c’est-à-dire que nous mettons des ressources à disposition des entreprises de travaux des voies pour qu’elles puissent mener leurs chantiers.
LVDR. Quelles sont vos spécificités ?
A. R. Nos trois activités nous singularisent. Ce sont des métiers assez différents en termes de compétences et de cycles de vie. De plus, nous avons des limites claires : nous ne sommes pas prêts à tout pour gagner des parts de marché, nous n’avons pas vocation à chercher une croissance débridée. Notre stratégie, basée sur une croissance maîtrisée, est de fournir une bonne qualité de service en toute sécurité. Ainsi, nous sommes notamment très présents sur le transport combiné rail-route (nous sommes sans doute le leader français du secteur) ainsi que sur les marchés des granulats, des céréales, celui de la chimie, de la pétrochimie, sur le secteur de l’agroalimentaire (les eaux minérales), le bois, les voitures, les déchets… Chacune de nos activités est en hausse et rapporte de l’argent. Nous tenons à garder une présence forte sur les sites industriels même si cette activité est liée à la situation de l’industrie française et que celle-ci n’est pas florissante. Mais c’est notre ADN. Nous souhaitons accompagner nos clients et leurs marchandises de la sortie de l’usine aux dépôts.
LVDR. Quelle va être votre stratégie à court et moyen terme ?
A. R. Nous cherchons à développer les synergies entre la partie ITE de notre activité et celle sur le RFN. Nous souhaitons élargir notre palette de services dans les ITE. La proximité avec nos clients en est un des éléments clés. Nous souhaitons rester au plus près de leurs besoins. Nous voulons aussi être un acteur majeur des travaux sur voies ferrées. Cette activité est en plein développement avec la multiplication des travaux sur