Un immeuble hérissé de voitures de métro, vision surréaliste ou scène finale d’un nouveau Godzilla ? Non, l’un des concepts retenus par la Société de transport de Montréal (STM) parmi les sept finalistes de l’appel à projets lancé en mars dernier pour trouver un nouveau destin aux voitures de métro MR-63, un métro sur pneu du constructeur Canadian Vickers, en service depuis 1966, matériel iconique pour les habitants de la ville. Une trentaine de propositions ont été évaluées selon toute une série de critères définis par l’exploitant : « l’image et le patrimoine, l’environnement et le développement, la qualité de conception, les garanties de réalisation et la qualité du dossier, la faisabilité et la logistique ». Philippe Schnobb, président du conseil d’administration de la STM, s’est enthousiasmé du résultat du concours : « Les finalistes proposent des projets porteurs et originaux qui garderont présentes dans le paysage montréalais et québécois les voitures MR-63 qui font partie de notre histoire. » Parmi les plus impressionnants, deux bâtiments intégrant dans leur structure des voitures entières.
Le premier, le Projet MR-63, utilise huit voitures pour créer un bâtiment multidisciplinaire dans le quartier de l’Innovation, un nouveau quartier de la métropole québécoise, dans le sud du centre-ville, et dédié à la recherche, l’éducation et à l’innovation. Le second est celui porté par la filiale locale de l’agence d’architecture et de design Ædifica qui recycle une douzaine de voitures formant les composantes principales d’un complexe « multifonctionnel ». Au cours des prochains mois, les différents projets devront avoir rempli certaines conditions pour être définitivement lancés, comme le respect du caractère public et collectif du projet. Nous connaissions déjà les voitures de métro qui deviennent des récifs artificiels au large des côtes du nord-est des États- Unis, Montréal invente aujourd’hui un nouveau destin, loin des rails, pour ses voitures retraitées : élément architectural pour bâtisseur moderne.