La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, prévue pour aujourd’hui, est éclipsée par des actes de sabotage survenus vers 4 heures du matin sur le réseau des lignes à grande vitesse (LGV). La SNCF qualifie ces actes d’« attaque massive, soudaine et coordonnée », laissant peu de doutes sur leur origine criminelle.
Des incendies ont été allumés pour endommager des postes de signalisation à Courtelain, dans l’Eure-et-Loir, sur la LGV Atlantique, à Croisilles près d’Arras sur la LGV Nord, et à Pagny-sur-Moselle près de Metz sur la LGV Est. À Vergigny dans l’Yonne, l’attaque a été évitée grâce à l’intervention rapide d’agents de la SNCF qui ont fait fuir les individus.
Ces incidents ont entraîné des perturbations massives sur les autres axes, avec de nombreuses suppressions de circulations et des retards importants. Les perturbations devraient perdurer jusqu’à la fin du week-end.
Environ 250 000 voyageurs devaient utiliser la SNCF aujourd’hui, et 800 000 sur l’ensemble du week-end. La SNCF recommande aux voyageurs de reporter leurs déplacements et précise que les billets sont échangeables et remboursables sans frais. Les clients seront informés par SMS de la situation de leur train.
Les équipes techniques sont mobilisées pour réparer les dommages. Jean-Pierre Farandou, PDG du groupe SNCF, a souligné que les réparations seront « très minutieuses » et nécessiteront de « réparer câble par câble ». Il faudra ensuite vérifier que tout fonctionne en toute sécurité, les câbles endommagés étant essentiels pour la signalisation des trains (aiguillages, feux rouges, etc.). En interne, on note que les auteurs de ces actes doivent bien connaître le réseau. Le Parquet de Paris a annoncé se saisir de l’enquête.
En prévision des JO, la SNCF avait anticipé de possibles sabotages et mis en place des mesures de protection. Cependant, il est impossible de surveiller en permanence les 30 000 km de lignes exploitées. Il y a un peu plus d’un an, un incendie volontaire avait déjà endommagé les câbles électriques à Vaires-sur-Marne, provoquant une panne du poste d’aiguillage et d’importantes perturbations en gare de Paris-Est pendant deux jours. Un plan de 5 millions d’euros avait alors été adopté par le ministère des Transports pour renforcer la sécurisation des postes électriques et des abords de ligne, s’ajoutant aux 21 millions d’euros prévus par SNCF Réseau en 2023 pour sécuriser les sites sensibles.
Marie-Hélène Poingt
Reprise partielle des circulations
Les équipes de SNCF Réseau, massivement mobilisées depuis ce matin, ont procédé à des réparations d’urgence permettant une reprise partielle et très progressive des circulations à partir de 13h sur la LGV Atlantique avec un train sur trois en direction de la Bretagne et Nouvelle Aquitaine, avec des allongements de temps de parcours d’1h30 à 2h.
Concernant l’axe Nord, les TGV circulent avec des retards de 1h30 à 2h et quelques suppressions.
Sur l’axe Est, des réparations ont permis de reprendre une circulation normale sur Metz Nancy. Au-delà, vers Strasbourg, les TGV circulent avec des retards d’1h et quelques suppressions.