La SNCF continue de bénéficier de l’attrait croissant des voyageurs pour le train, ce qui se traduit par une augmentation significative de son activité. Au cours des six premiers mois de l’année, le groupe public a enregistré une hausse de 3,4 % de son activité par rapport à la même période de l’année précédente, avec un chiffre d’affaires atteignant 21,4 milliards d’euros. Les perspectives pour l’été sont également prometteuses, avec des ventes de billets longue distance (TGV Inoui, Ouigo, Intercités) déjà à 60 % au 24 juillet, selon les indications de la SNCF.
Cette croissance est principalement attribuée au transport de voyageurs, avec des augmentations notables de 7,8 % pour Keolis et de 8,1 % pour SNCF Voyageurs. Les taux d’occupation des TGV Inoui et Ouigo dépassent les 80 % en moyenne, et un tiers des TGV sont complets. Cependant, Laurent Trevisani, directeur général délégué Stratégie et Finances du groupe, reconnaît qu’il y a une demande non satisfaite en raison des contraintes sur le parc ferroviaire. L’arrivée du TGV M, initialement prévue pour 2023, est reportée au second semestre 2025 en raison des retards d’Alstom.
Geodis en retrait
Du côté de la logistique, la filiale Geodis, qui avait soutenu le groupe pendant la pandémie de Covid, voit son activité reculer de 8,6 % (perte de 400 millions d’euros de chiffre d’affaires) en raison de la baisse des taux de fret. Toutefois, sa marge nette augmente de 1 %, maintenant sa profitabilité.
Pour Rail Logistics Europe (RLE), qui regroupe les activités logistiques et de transport de marchandises, l’activité globale augmente de 10 %, malgré une réduction de 20 % du chiffre d’affaires de Fret SNCF au premier semestre, dans le cadre du plan de discontinuité visant à éviter des sanctions européennes.
SNCF Réseau bénéficie également de cette hausse d’activité, avec un chiffre d’affaires en hausse de 8,8 %. Pour assainir ses comptes, le groupe a réalisé 230 millions d’euros d’économies au premier semestre, affichant un bénéfice semestriel de 143 millions d’euros, en ligne avec les résultats de 2023.
11 milliards d’euros d’investissements prévus
Ces efforts permettent à SNCF Réseau d’enregistrer un cash flow positif de 270 millions d’euros à la fin juin, atteignant ainsi l’objectif de la réforme ferroviaire d’un cash flow à l’équilibre d’ici la fin 2024. L’endettement a été réduit de 200 millions d’euros, atteignant 24 milliards d’euros. Ces résultats permettront d’investir massivement dans le ferroviaire, avec 11 milliards d’euros prévus pour l’année, dont 2,5 milliards pour moderniser le réseau, 2 milliards pour le matériel roulant et 500 millions pour les gares.
L’année 2024 devrait être également bénéficiaire, grâce à une stratégie menée depuis quatre ans. La SNCF se prépare à jouer un rôle clé dans le transport des spectateurs et des athlètes lors des Jeux Olympiques, un défi majeur pour le mandat de Jean-Pierre Farandou, qui quittera la présidence de la SNCF après les JO.
Marie-Hélène Poingt
