Préparer et servir des centaines de plats dans une cuisine de 12 m2, c’est clairement un tour de force. Pour les brigades de cuisine qui opèrent sur les rails cela demande rigueur et inventivité. La Compagnie internationale des wagons-lits (CIWL) a ainsi développé une impressionnante organisation pour assurer à ses clients tout le luxe possible de la couchette à l’assiette.
Non, le sinistre triptyque sandwich triangle, bouteille d’eau plastique et yaourt à boire n’a pas toujours été l’apanage du voyage en train. Bien au contraire. La durée des voyages et les moyens dont disposaient les voyageurs les plus fortunés ont créé un véritable art de vivre en mouvement, que ce soit à bord de grands paquebots, comme le Normandie ou le Titanic, mais également à bord des trains, essentiellement les grands express européens.
Bientôt les restaurants s’invitent à bord. Les voyageurs n’ont plus à dévorer en un temps record leur repas au buffet de la gare, ils ont dorénavant – du moins les plus riches – tout le temps de déguster les plats sortis de la cuisine embarquée à bord du train. Des cuisines et des restaurants sur rail qui imposent un certain nombre de contraintes, mais qui sont rapidement devenus un argument commercial essentiel des compagnies.
Une tradition ancienne puisque le premier service de restauration dans un train a eu lieu en Grande-Bretagne en 1878. La voiture-restaurant y a connu de grandes heures. En 1925, ce sont plus de 7 millions de repas qui ont été servis dans les trains britanniques. En Europe, la Compagnie internationale des wagons-lits (CIWL) a écrit les plus belles pages culinaires des croisières ferroviaires au long cours…