La plus grande et la plus internationale [ou transfrontalière] de nos trois villes est la troisième de Suisse par sa population. Grand noeud ferroviaire européen et port fluvial, centre mondial de l’industrie chimique et « capitale culturelle » suisse, à deux pas de la France et de l’Allemagne, Bâle n’en garde pas moins un charme propre, à découvrir.
Elle s’appelle Basel en allemand, mais aussi Basilea en italien ou Basle en anglais. Fondée du temps du Bas-Empire romain, Bâle serait une ville royale à en croire son nom d’origine grecque (Basileios, roi). Pourtant, ce sont plutôt ses évêques qui vont développer, tout au long du Moyen Âge, cette ville qui occupe une position géographique unique. Bâle est entrée dans la Confédération helvétique en 1501 et, cinq siècles plus tard, le souvenir des puissants évêques est encore symbolisé par les armes des deux demi-cantons issus en 1833 de la scission du canton de Bâle, lors d’un affrontement entre citadins et ruraux perdu par les premiers : Bâle-Ville (Basel-Stadt, crosse noire) et Bâle-Campagne (Basel-Landschaft, crosse rouge).
Et si la ville de Bâle se trouve (logiquement) dans le premier des deux demi- cantons, vous observerez en sortant de la gare CFF que les tramways (Drämmli) sont verts pour certains et jaunes pour les autres. Car la division entre demi- cantons se retrouve jusque dans les transports publics. Ainsi, sur les mêmes rails, se succèdent les trams de deux entreprises distinctes : BVB (Basler Verkehrs- Betriebe, livrée verte) et BLT (Baselland Transport AG, livrée jaune). La première appartient à la ville de Bâle, tandis que BLT, qui était à l’origine une fusion de chemins de fer d’intérêt local, appartient désormais aux cantons de Bâle-Ville, Bâle-Campagne et Soleure, ainsi qu’à certaines des communes desservies. Mais rassurez-vous : les deux entreprises, qui exploitent également les bus, ont lancé une tarification commune dès 1978, dite Tarifverbund Nordwestschweiz (TNW), intermodale depuis 1987.