Le sujet revient sur la table. Alors qu’un appel d’offres sur l’ensemble du marché TGV de la restauration ferroviaire doit être lancé en octobre, pour une nouvelle offre proposée à l’été 2013, aucun « pro » n’a encore trouvé la recette miracle. Actuellement, Cremonini est concessionnaire pour tous les TGV nationaux sauf le TGV Est, à bord duquel est monté Newrest, qui a repris en 2010 les Wagons-Lits.
Depuis des décennies, les ingrédients n’ont pas changé. Pour la SNCF, la restauration à bord coûte cher, tant en « compensations » à fournir aux restaurateurs qu’en terme d’image tenace du désastreux « sandwich SNCF ». Mais les voyageurs n’acceptent pas sa disparition, surtout dans les TGV sur de longues distances. Équation impossible ? La Compagnie des Wagons-Lits a régné longtemps sur la restauration ferroviaire. Avec l’arrivée des appels d’offres, l’ouverture à une large concurrence, de nouveaux venus toujours très imaginatifs, apportant souvent leurs recettes testées ailleurs, dans l’aérien par exemple, étaient sûrs d’avoir trouvé, eux, les bonnes équations : des compensations revues à la baisse, une facture revue à la hausse pour la SNCF… Et au bout de quelques mois, on assiste à une sorte de retour à la case départ : une mauvaise affaire financière pour tous, et toujours une mauvaise image pour la SNCF. Cette fois, pour préparer l’appel d’offres, SNCF Voyages lance d’abord un appel à idées. Invités depuis avril, pas seulement des spécialistes de la restauration mais également des technologies, du design, des ambiances, des marques, et des agences de communication. « Une démarche d’innovation sans tabous, sans limites, histoire de réinventer la restauration à bord des TGV, de favoriser l’expression créative, de faire émerger des concepts en rupture. Tout est possible » veut-on croire à la SNCF. « Il ne faut pas penser seulement à la carte, mais aussi à la voiture-restaurant, à tous les services qui vont avec. » Les meilleures idées devraient être dévoilées à la rentrée et nourrir l’appel d’offres.
P. G.