Une première soirée de grands départs estivaux, le 29 juin, un TGV en unité multiple avec plus de 600 voyageurs à bord et un incident technique qualifié de rare par la SNCF… À l’arrivée à Grenoble, le lendemain, après une douzaine d’heures de trajet pour quelque 150 passagers, certains ayant passé une heure dans le noir… l’incident a fait la Une de l’actualité. Retour sur les faits.
Lorsque le train quitte Paris à 19h37, il est composé d’une rame à destination de Lyon et Grenoble, avec 310 passagers, et d’une autre à destination d’Avignon, avec 320 personnes. À 21h, un dispositif de sécurité alerte le conducteur. Un échauffement est détecté, privant les motrices d’une partie de leur capacité de traction. « Un tel déclenchement est un événement rare », insiste la SNCF. Après une tentative de redémarrage pour rejoindre une gare, la rame va définitivement s’arrêter plus de quatre heures à hauteur de la commune de Curtil-sous-Burnand, en Saône-et-Loire, dans un secteur d’accès peu évident. Il fait très chaud et, pendant environ une heure, la rame pour Grenoble est privée d’alimentation électrique et plongée dans le noir, sans climatisation. À minuit quinze, la rame de secours affrétée à Lyon arrive et les transbordements s’effectuent jusqu’à 1h45. Des pompiers, des gendarmes ont été mobilisés. Puis la rame peut partir avant de s’arrêter à nouveau une demi-heure à Mâcon, le temps de distribuer notamment des bouteilles d’eau. À 3h11, la rame arrive à Lyon-Part-Dieu. Les voyageurs pour Avignon repartent et arrivent à destination vers 3h30. Pour les 180 passagers à destination de l’Isère, c’est plus compliqué. De grands travaux nocturnes sur le réseau empêchent les circulations entre Lyon et Grenoble. Ils sont alors accueillis, « compte tenu des circonstances », dans des chambres d’hôtel ou dans une rame de 1re classe, avec un panier-repas, un « kit nuit », des couvertures. Puis réveillés à 6h pour prendre café, petit déjeuner, changer de train et repartir à 6h25 pour Grenoble par un train spécialement affrété. Arrivée à 7h50… avec neuf heures de retard. Immédiatement, la SNCF a annoncé le remboursement intégral des billets aux clients auxquels sera offert un aller-retour supplémentaire. Et la direction précise que « les experts de l’entreprise recherchent activement la cause de cet incident, d’autant que les deux rames étaient sorties de révision quelques heures avant leur mise en service. Comme tous les ans, la maintenance fait l’objet d’un effort exceptionnel avant les départs en vacances. » Pas de quoi convaincre la CGT Cheminots, qui réclame un moratoire sur le projet de suppressions de 620 emplois par la direction du Matériel, estimant que les ateliers de maintenance de la SNCF travaillent trop en flux tendus. Pas convaincu, non plus, le ministre délégué aux Transports, Frédéric Cuvillier, qui demande au président de la SNCF de « lui remettre un rapport dans les tout prochains jours ». Il devait le recevoir le 12 juillet pour aborder « les actions évoquées dans le rapport ». Et les mesures à prendre. Comme après chaque « gros » incident…