Avant l’arrivée du TGV low cost attendu au printemps 2013, la SNCF décline le train à bas prix dans ses Intercités, la marque qui regroupe ses trains classiques, Corail, Téoz et autres Lunéa. En 2011, elle a testé une formule « 100 % éco » sur la liaison Paris – Toulouse, en proposant des prix planchers à 15 euros (et 30 euros au maximum) dans certains trains les vendredis, samedis, dimanches et lundis. Des billets uniquement accessibles via Internet mais qui donnent droit à la garantie voyage de la SNCF et aux programmes de fidélité. Résultat : 200 000 voyageurs ont pris l’année dernière ces trains qui relient Paris et Toulouse en 7 heures 30 et affichent un taux de remplissage de 80 %, l’un des plus importants d’Intercités. Et 40 % d’entre eux ont bénéficié d’un tarif à 15 euros. Forte de ce constat, la SNCF veut étendre ces trains « low cost » à d’autres destinations. Dès le 30 juin et durant tout l’été, ce sera le cas sur la liaison Paris – Deauville, où la SNCF va mettre en place un train le week-end aux tarifs plafonds de 15 et 25 euros. « Nous cherchons à donner un nouveau souffle à ces trains que nous appelons, depuis le début d’année, Intercités. Depuis janvier, nous avons placé le prix au cœur de notre dynamique de développement », souligne Christophe Fanichet, le directeur de l’activité Intercités. « Sur un quart de nos destinations, nous avons baissé nos premiers prix. » Selon lui, grâce à cette nouvelle politique tarifaire, sur Paris – Toulouse, 4 % des voyageurs sont des nouveaux clients qui ne se déplaçaient pas jusqu’à présent, pour des raisons économiques. Et 20 % des voyageurs qui, jusque-là, utilisaient l’avion ou la voiture ont basculé vers le train.

« Intercités se présente comme une alternative à la voiture. Nous allons offrir de nouvelles destinations à bas prix à l’avenir en nous fondant sur deux critères : la sensibilité du marché au prix et à la durée du voyage, comme c’est le cas sur Paris – Toulouse. Et le créneau loisirs, comme c’est le cas sur Paris – Deauville », poursuit Christophe Fanichet. Autre axe pour gagner de nouveaux voyageurs face à la voiture, Intercités propose des prix « minigroupe ». Ces tarifs s’adressent à des groupes de cinq personnes et permettent pour deux billets achetés au tarif normal d’acquitter 10 ou 15 euros selon le trajet pour chaque billet supplémentaire. Enfin, l’offre de nuit évolue également. La SNCF propose de privatiser les compartiments pour répondre aux réticences de certains voyageurs de partager un espace la nuit avec d’autres. Pour 40 euros de plus en 2de classe, quatre personnes peuvent privatiser un compartiment de six personnes (70 euros en 1re dès le premier occupant). 20 % de l’offre en 1re classe sont ainsi privatisables. En raison de leur succès (le taux d’occupation est de 95 %), les espaces « dame seule » (ou avec de jeunes enfants) ont été étendus avec davantage de places offertes.

Intercités en chiffres :
• 38 lignes
• 325 trains quotidiens dont 25 de nuit
• 100 000 voyageurs par jour
• 90 % de voyageurs loisirs et affaires, seulement 10 % d’abonnés
• 1 milliard d’euros annuels d’activités
• 100 millions d’euros annuels investis dans le matériel
Une convention État-SNCF a été signée en décembre 2010 sur l’exploitation de ces trains d’équilibre du territoire.