L’augmentation du Deutschland-Ticket était inévitable. Après plusieurs mois de négociations intenses, l’État et les régions, qui contribuent chacun à hauteur de 1,5 milliard d’euros par an, ont finalement convenu d’une hausse de 9 euros. À partir du 1er janvier prochain, le coût mensuel du pass ferroviaire passera de 49 à 58 euros. Lancé le 1er mai 2023, le Deutschland-Ticket offre un accès illimité à tous les réseaux de transport en commun, à l’exception des grandes lignes. Malgré son succès retentissant avec 13 millions d’abonnés, le pass se trouvait en péril. La hausse des coûts de l’énergie et des charges de personnel a mis à mal les finances des sociétés de transports publics, qui ne parvenaient plus à équilibrer leurs comptes. Par exemple, la régie des transports de Munich (MVV) prévoit un déficit de 300 millions d’euros pour 2024, alors que 36% des habitants de la zone sont abonnés au Deutschland-Ticket. Pour pérenniser cette offre, l’État aurait pu maintenir le prix à 49 euros, mais cela aurait nécessité une augmentation de sa contribution annuelle, une option rejetée par le ministre libéral des Finances, Christian Lindner. Les régions, déjà financièrement éprouvées, ne pouvaient pas non plus compenser le manque à gagner. Ainsi, ce sont les usagers qui devront supporter cette augmentation. L’accord conclu entre les ministres régionaux des Transports et l’État assure la pérennisation de cette offre, qui reste très attractive, notamment pour les résidents des agglomérations. Cependant, la popularité du pass à ce nouveau tarif reste incertaine. Selon un sondage de l’institut Yougov, une majorité d’utilisateurs considèrent le prix de 49 euros comme une limite à ne pas dépasser, et environ un tiers envisagent de résilier leur abonnement en cas d’augmentation. Pour l’association des usagers du train Pro Bahn, cette hausse de près de 20% pourrait marquer le début de la fin pour cette offre unique, qui avait réussi à attirer de nouveaux clients. « Ils vont reprendre le volant », déplore Pro Bahn. Kerstin Haarmann, présidente de l’automobile club écologique allemand VCD, craint que « l’un des projets majeurs de la transition énergétique risque d’échouer ». Elle rappelle que le gouvernement s’est engagé à doubler le nombre d’usagers du train d’ici 2030, un objectif qui pourrait être compromis par cette augmentation.
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