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Le gouvernement veut mettre en place un scénario de « discontinuité » visant à faire disparaître Fret SNCF (et sa dette) avant de relancer deux nouvelles entités à l’activité réduite, l’une dédiée à l’exploitation, l’autre chargée de la maintenance.

Hexafret et Technis : La Révolution du Fret Ferroviaire en France

4 février 2025
- -
Par : Marie-Hélène Poingt

Le processus de « discontinuité » de Fret SNCF a été officiellement confirmé par François Durovray, le ministre des Transports, lors d’une rencontre avec les organisations syndicales le 28 octobre. Six jours plus tard, la SNCF a franchi une nouvelle étape cruciale : la présentation des deux nouvelles sociétés qui remplaceront Fret SNCF, appelé à disparaître d’ici la fin de l’année.

La première, baptisée Hexafret, sera la nouvelle compagnie ferroviaire exploitant 1100 trains hebdomadaires longue distance avec plus de 4000 salariés. Hexafret se concentrera sur les trains entiers mais irréguliers ou peu fréquents, ainsi que sur le transport de coupons et des wagons isolés, autrement dit la gestion capacitaire. Charles Puech d’Alissac, l’actuel directeur général de Fret SNCF, en prendra la direction.

La seconde, Technis, sera responsable de la maintenance des locomotives. Elle offrira ses services non seulement à Hexafret mais aussi à tous les opérateurs de fret du marché. Technis emploiera 500 personnes dans une dizaine d’ateliers répartis sur le territoire. Tristan Rouzès, jusqu’alors directeur performance et transformation de Rail Logistics Europe, en sera le dirigeant.

700 millions d’euros de chiffre d’affaires cumulé

Les deux nouvelles sociétés visent, dès l’année prochaine, un chiffre d’affaires cumulé de plus de 700 millions d’euros, comparable à celui réalisé par Fret SNCF en 2023 avant le scénario de discontinuité, indique Rail Logistics Europe. Ce scénario a conduit Fret SNCF à céder 23 flux, soit 30 % de son trafic, 20 % de son chiffre d’affaires et 10 % de ses emplois. Cette solution vise à stopper la procédure d’enquête approfondie lancée en janvier 2023 par la Commission européenne, qui aurait pu aboutir au dépôt de bilan de Fret SNCF si la société avait été condamnée à rembourser 5,3 milliards d’euros versés par la SNCF et pouvant être considérés comme des aides illégales.

Hexafret et Technis commenceront leurs activités à partir du 1er janvier 2015 et feront partie du groupe Rail Logistics Europe (RLE). À cette date, RLE, dirigé par Frédéric Delorme, deviendra un groupe de plein exercice avec un chiffre d’affaires de 1,9 milliard d’euros (contre 1,5 milliard d’euros réalisés en 2020, année de la création de la SAS Fret SNCF) et constitué d’une holding et de six marques avec des sociétés aux expertises complémentaires : Hexafret et Captrain comme entreprise ferroviaire, Technis, le mainteneur de locomotives, Forwardis, le commissionnaire de transport, et VIIA et Naviland Cargo, les experts du transport combiné rail-route.

Ouverture du capital

La dernière étape du scénario de discontinuité passera par l’ouverture du capital de RLE à un nouvel investisseur public ou privé qui doit rester minoritaire. Cette opération n’est pas imaginée avant 2026, le temps de lancer les deux nouvelles sociétés aux comptes assainis, puis discuter avec des partenaires potentiels en 2025.

Les dirigeants se donnent des objectifs ambitieux : atteindre d’ici 5 à 6 ans un chiffre d’affaires de 2,5 milliards d’euros. Ce qui devrait passer à la fois par de la croissance interne et externe. Et faire de RLE le numéro un de taille européenne « rentable ».

Inquiétudes syndicales

Reste que ces perspectives inquiètent les organisations syndicales. Dans un communiqué unitaire publié le 31 octobre, elles réclament l’arrêt du processus de discontinuité de Fret SNCF et l’obtention d’un moratoire. Et ont déposé une demande d’alarme sociale sur cette question mais aussi sur le processus de filialisation de TER, de Transilien et des Intercités, dans le contexte d’ouverture à la concurrence des liaisons ferroviaires, et plus globalement sur la nécessité de lancer une loi de programmation pluriannuelle des infrastructures de transport « permettant à l’État de retrouver sa place de stratège ». Signe sans doute que la disparition de Fret SNCF est désormais actée.

Marie-Hélène Poingt


Le groupe SNCF continuera à prendre en charge le T2

La SNCF a demandé à continuer à prendre en charge le surcoût patronal lié au régime spécial des retraites des cheminots (le T2) pour éviter que les deux nouvelles sociétés Hexafret et Technis ne soient handicapées par ce surcoût face à leurs concurrents. La question a été posée par l’État à la Commission européenne. Il faudra attendre quelques mois, le temps de notifications administratives, pour connaître la réponse officielle de Bruxelles mais il semble d’ores et déjà acquis que ces aides devraient être considérées comme étant compatibles avec les règles du marché.


Les trois lignes rouges

Le gouvernement, en lien étroit avec la SNCF, avait fixé trois lignes rouges à ne pas franchir dans le cadre du scénario de discontinuité.

-Pas de plan de licenciements. Les 500 agents concernés par la disparition des 23 flux se sont vu proposer des reclassements au sein du groupe SNCF, notamment de conducteurs chez TER.

– Pas de report modal. Les trafics ont été repris par la concurrence, affirme-t-on à la SNCF. Même si dans certains cas, des opérateurs ont sous-traité pendant un an ou deux certains trafics à Fret SNCF le temps de s’organiser. Ce qui était prévu et autorisé par la Commission européenne.

– Pas de privatisation. Le groupe SNCF devra rester majoritaire dans RLE. Le futur actionnaire devra donc détenir moins de 50 % des parts de capital mais il devrait tout de même avoir un poids suffisant pour peser dans les choix stratégiques.

 



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