« Le changement, c’est maintenant » veut croire la CGT- Cheminots. Le syndicat vient d’écrire au nouveau ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, en espérant qu’elle se fera mieux entendre que de son prédécesseur. Gilbert Garrel, son secrétaire général, s’inquiète d’un « véritable plan social dissimulé » à la SNCF puisque, indique-t-il, celle-ci prévoit 1 500 suppressions de postes en 2012. La direction veut notamment supprimer 750 emplois de vendeurs, soit « 20 % des effectifs à la vente ». Pour les ateliers du Matériel, ce sont 620 emplois de moins inscrits au budget, rappelle Gilbert Garrel. « La traduction directe, c’est un ralentissement des opérations d’entretien, donc des incidents techniques supplémentaires et bien sûr des retards et des suppressions de trains », poursuit-il. Les effectifs ne cessent de baisser depuis plusieurs années et avoisinent les 155 000 postes. Chaque année, 4 500 embauches sont effectuées au sein de l’établissement public SNCF et environ 7 000 agents partent à la retraite. Aujourd’hui, 30 % des recrutements se font hors statut de l’Epic, selon la CGT qui regrette le recours fréquent à des intérimaires ou des CDD. Ainsi, à l’Équipement, la CGT-Cheminots estime que pour faire face aux travaux toujours plus importants programmés sur les voies, la SNCF sous-traite des missions au privé et que des jeunes en intérim et sans formation se retrouvent sur des chantiers. « Il y a plus de travaux, plus de trains et moins de moyens et d’agents », souligne-t-il. Résultat, selon lui, le nombre d’accidents du travail s’est accru.
L’organisation syndicale demande à rencontrer Frédéric Cuvillier « dans un délai assez bref ». Elle a lancé le 14 juin, sur l’ensemble du territoire, des « États généraux du service public ferroviaire » avec des actions et des mobilisations, dans certains cas, accompagnés de dépôts de préavis de grève. En espérant faire pression alors que le rail se prépare à d’importantes réformes liées notamment à sa gouvernance et à la perspective de l’ouverture à la concurrence. Fin mai, la CGT, l’Unsa, SUD-Rail et la CFDT avaient déjà interpellé dans un courrier commun la ministre de l’Écologie, Nicole Bricq.