«Très à l’aise avec la maison SNCF », Yves Ramette DG de SNCF Réseau Île-de-France, que nous avons rencontré le 1er avril, trois jours après sa démission, explique qu’il n’a pas été foutu dehors (ça va sans le dire) et qu’il ne claque pas la porte (par les temps qui courent, ça va mieux en le disant). De fait, on savait qu’il devait faire valoir ses droits à la retraite en septembre. Et que Didier Bense, nommé le 7 mars DG adjoint de SNCF Réseau en Île-de-France était appelé à lui succéder. S’il quitte l’entreprise plus tôt que prévu, c’est, explique Yves Ramette, du fait de la démission de Jacques Rapoport : autant que le nouveau président de SNCF Réseau puisse avoir une équipe nouvelle. Yves Ramette devrait rester quelque temps à Réseau, mais pas au-delà de septembre, en tant que conseiller du nouveau président.
Le temps de transmettre les grands dossiers. Veiller particulièrement à CDG Express, dont on prépare aujourd’hui la Société de projet. Soutenir Frédéric Delorme dans le renouvellement de l’approche de la sécurité. Yves Ramette devrait ensuite avoir une retraite active, puisqu’il va succéder à Jacques Rapoport à la présidence de Railenium. Rappelons que Didier Bense, polytechnicien, 55 ans, est, comme Yves Ramette, un ancien de la RATP, où il a notamment dirigé le département des Systèmes du transport et celui de l’Ingénierie. Il a transité par la SGP, dont il a été membre du directoire, chargé de la maîtrise d’ouvrage, de 2010 à 2014. Il était depuis janvier 2015 à SNCF Réseau, comme directeur Maintenance et travaux Atlantique. L’arrivée de dirigeants de la RATP au sein de SNCF Réseau est le signe d’une avance technologique de la Régie sur les questions décisives pour le mass transit que sont les CBTC, la supervision et les centres de commandement unifiés. Une date symbolise la reconnaissance de cette avance : le 18 novembre 2011, les présidents de RFF, SNCF et de la RATP, signaient un accord autorisant un transfert de compétences de la RATP vers les entreprises ferroviaires et donc, le lancement de NEx- TEO.
Yves Ramette, qui avait joué un grand rôle dans la conclusion de cet accord, avait ensuite rejoint le 21 mars 2013 la SNCF et RFF à la fois pour préparer le GIU en Île-de-France, dont il avait ensuite pris la direction. Alors qu’il s’en va, une lettre à Valérie Pécresse a été adressée par Guillaume Pepy, Jacques Rapoport et Élisabeth Borne. Une lettre dont nous avons eu connaissance informant la présidente de la région Île-de-France « que la RATP, SNCF Réseau et SNCF Mobilités se sont engagés à travers un accord de collaboration stratégique et technique pour le développement et la mise au point d’un système d’exploitation “zones denses” partagé et interopérable, de type CBTC, à l’instar de ce qui a déjà été fait au bénéfice du projet Eole. Ces systèmes d’exploitation de type CBTC, qui devront être disponibles à l’arrivée des nouveaux matériels roulants, permettront d’améliorer la performance du tronc commun des lignes B et D essentielle à leur qualité de service ». Autrement dit : NEx- TEO, prêt pour Eole, du fait de l’accord de 2011, pourra bel et bien être étendu grâce à l’entente des mêmes partenaires aux autres RER.