Jacques Pélissard
(maire de Lons-le-Saunier, président de l’Association des maires des villes de France)
« On ne peut pas faire des trains directs pour aller partout ! »
LVDR. Les villes moyennes ne sont-elles pas pénalisées par les dessertes TGV ?
Jacques Pélissard : C’est un peu vrai. Une LGV, par hypothèse, rejoint des pôles de grandes densités. Pour les villes moyennes, l’arrêt est quasiment épisodique. Depuis le 11 décembre, avec la branche Est de la LGV Rhin – Rhône, qui est en gros Belfort – Dijon, Dole est beaucoup moins bien desservie. Et ma propre ville, Lons-le-Saunier, l’est aussi. Elle se trouve sur une ligne Strasbourg – Lyon qui était très fréquentée, par des TER et des TGV à petite vitesse. Ces dessertes sont supprimées. Strasbourg – Lyon passe par Dijon, l’avantage kilométrique disparaît au profit de l’utilisation de la ligne nouvelle. Et ceci nous prive de trains Corail.
LVDR. Comment rattraper cela ?
J. P. : La SNCF et les régions travaillent à des solutions palliatives, avec des trains d’équilibre du territoire. Cela dit, la LGV est loin d’être toujours pénalisante ! S’il y a un jour une branche Sud de la LGV Rhin – Rhône, nous serons desservis au moyen d’une gare bressane, et cela me convient. Faire 10 km pour rejoindre la grande vitesse, cela en vaut la peine. D’ailleurs, quand on voit la gare du Creusot, il y a un trafic considérable. La gare n’a pas besoin d’être dans la ville pour que les trains s’arrêtent et que les gens l’utilisent.
LVDR. On est en plein débat sur la suite à donner au projet de Snit ? Qu’en pensez-vous ?
J. P. : On est dans une situation où on ne peut pas tout faire. On ne peut pas faire des trains directs pour aller partout. Et les correspondances vont se développer. La région parisienne y est habituée. Il ne faut pas aller jusqu’à deux ou trois correspondances. Mais une correspondance, c’est acceptable. A condition que cela ne se fasse pas avec de trop longs temps d’attente. Il doit y avoir la qualité et la rapidité du service.