L’arrivée du TGV s’est accompagnée de la construction d’un quartier d’affaires autour de la gare. Le secteur tertiaire, déjà très présent au Mans, s’en est trouvé renforcé.
Cela aurait pu symboliser l’échec d’un vaste projet, celui de Novaxis, né avec l’arrivée du TGV autour de la gare du Mans : en 1992, Sodiaal décidait de transférer définitivement son siège administratif et financier à Paris-Montparnasse. Or Sodiaal, ce groupe laitier né du rapprochement de sept coopératives qui s’était placé à la première place européenne lors de sa création en 1990, c’était l’une des clés de voûte de Novaxis. Et un signe fort, voire une vitrine, pour montrer qu’il était possible de s’installer au Mans avec le TGV comme cordon ombilical pour relier structures mancelle et parisienne. En fait, pour Novaxis et le quartier d’affaires de la gare du Mans, il y avait une vie possible sans la Sodiaal, sa première locomotive. Et aujourd’hui ce départ, tout comme les coups d’arrêts marquant les années de crise (1992-1993 et 2008-2010), fait figure de mauvais souvenir. Il y a eu Novaxis I, puis II, puis Novaxud… Et comme vient de le titrer le quotidien Ouest-France : « Le TGV a trente ans et il a transformé la ville ». C’était le credo du maire de l’époque, de 1977 à 2001, Robert Jarry, alors que « les mauvaises langues prédisaient que le quartier d’affaires Novaxis resterait une coquille vide ». Jean-Claude Boulard, maire du Mans depuis 2001, s’en souvient : « On avait la chance extraordinaire d’avoir des milliers de mètres carrés disponibles près de la gare et la conviction qu’il y aurait un effet TGV. » C’est le cas pour cette ville où le TGV a provoqué un véritable bouleversement. Il a, notamment, fortement renforcé le secteur tertiaire, à haute valeur ajoutée, et s’est accompagné par l’arrivée de nombreux cadres. Autour de la gare, on trouve actuellement plus de 4 000 salariés, plus de 130 000 m2 de bureaux, plus de 120 entreprises parmi lesquelles les Mutuelles du Mans Assurances, dont le départ avait été évoqué à la fin des années 90, et pour lesquelles le TGV représente désormais « la colonne vertébrale du groupe ». Il y a aussi Smith & Nephew et ses dispositifs médicaux de haute technologie, ST Ericsson, spécialisé dans les circuits électroniques pour la téléphonie mobile, le GIE Sesam-Vitale pour la carte Vitale. Parmi les derniers arrivés, on remarque B Call, un centre d’appels qui devrait employer une centaine de personnes dans les trois ans, Service compris, qui propose des services pour les entreprises ou les salariés… Ou encore l’Araf, l’Autorité de régulation des activités ferroviaires, avec une soixantaine d’emplois à la clé. Tout cela n’est d’ailleurs pas fini, puisque de nouveaux chantiers viennent de démarrer, tel celui d’un « parking silo » au design original, avec des places vendues aux entreprises du secteur et coiffé d’étages à aménager. Et la création de quatre immeubles, en panne pendant deux ans, a démarré – la livraison étant attendue en juin 2012. Avec plus de 12 000 m2 de bureaux, une résidence-services hôtelière, le tout situé à deux pas de la gare SNCF et du tramway, arrivé dans la lignée de la modernisation de tout ce quartier de la gare.