À l’occasion des JO de Londres, Eurostar met le paquet. Durant la période des Jeux, du 27 juillet au 12 août, une quarantaine de trains supplémentaires, soit plus de 30 000 places, devaient être mises en place pour desservir la capitale britannique. De quoi garantir au moins un train toutes les heures et même toutes les demi-heures en périodes de pointe, soit 18 à 19 trains par jour. Ce renfort vise à répondre à une très prévisible montée en puissance de la demande.
Nicolas Petrovic, directeur général d’Eurostar, précisait sept semaines avant l’événement, qu’on constatait déjà, pour la période des Jeux, environ 15 % de réservations supplémentaires par rapport à la même période de l’an passé. Il ajoutait : « il est possible que nous ajoutions encore de la capacité supplémentaire. C’est jouable avec le parc habituel en organisant des rotations plus fréquentes. » Parallèlement, une opération « grand nettoyage » a été lancée, des renforts ont été prévus dans les gares, spécialement décorées et où les ambiances « british » sont peaufinées, mais aussi à bord des rames. Quant au personnel d’Eurostar, il est formé pour conseiller les voyageurs sur les épreuves, les événements du jour… Une attention toute particulière devait être portée sur les « gros week-ends », notamment ceux pendant lesquels se dérouleront d’importants sports de plein air : marathon, épreuves cyclistes… « Il n’y a pas besoin d’avoir de billet pour profiter de ces Jeux, de cette ambiance toute particulière », soulignait Nicolas Petrovic. Pas de billet, donc, pour ces épreuves « grandes ouvertes » à tous, juste un billet de train.
De quoi remplir les caisses d’Eurostar ? L’opérateur ferroviaire leader sur le transmanche, avec 80 % des parts de marché, se refuse à faire de cet aspect purement financier son enjeu pour les JO. « Nos recettes unitaires ne vont pas vraiment augmenter pendant cette période. Des tarifs spéciaux sont proposés afin d’amener sur place autant de personnes que possible. Sinon, ce sont les tarifs habituels. L’idée, avant tout, ce n’est pas de gagner plus d’argent pendant ces JO, mais de faire une campagne d’image, faire vraiment connaître Eurostar. Expliquer qu’il faut aller à Londres, et qu’il faut y aller en Eurostar », résumait Nicolas Petrovic.
Ce n’est pas tout. Car au-delà des voyageurs transportés, Eurostar a multiplié aussi les partenariats afin de mieux se placer comme acteur incontournable des déplacements liés à ce Londres 2012. Ainsi, depuis mai 2010, Eurostar est transporteur officiel des équipes de France et de Belgique, qui seront acheminées à bord de ses rames, et fournisseur officiel des services ferroviaires internationaux liés à l’événement. Et puis, le 15 juin, dans la foulée, la compagnie ferroviaire annonçait son partenariat officiel avec l’équipe de France paralympique, dont les épreuves se tiendront du 29 août au 9 septembre prochain. Désormais, Eurostar est partenaire des deux événements. Important, aussi, en termes d’image, mais pas simple. Pour accompagner les XIVe jeux Paralympiques, il lui faudra aménager tout spécialement l’une de ses rames de 750 places. Au lieu de proposer deux places pour handicapés, elle pourra accueillir 18 fauteuils roulants. Ce train Eurostar spécial accueillera les 170 athlètes paralympiques français qui concourront dans 16 disciplines ainsi que les membres de leur délégation, soit quelque 300 personnes. Il partira le 25 août de Paris et reviendra de Londres le 10 septembre. Quant aux autres membres de l’équipe de France paralympique, ils voyageront vers la capitale britannique à bord d’autres trains Eurostar, en fonction du programme de leurs entraînements et de leurs compétitions. Et le 26 août, c’est l’équipe paralympique belge qu’elle conduira à Londres, ainsi que sa délégation, dans une autre rame spécialement adaptée. Comme le souligne Nicolas Petrovic : « c’est pour nous une occasion d’apprendre à améliorer l’accessibilité de nos trains. » L’initiative pourrait, dans un second temps, inciter Eurostar à faire passer le nombre de places pour fauteuil roulant de deux à quatre. Et faire école, ensuite, à la SNCF ? C’est une toute autre histoire.
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Eurostar à l’heure anglaise pour les Jeux Olympiques
Par : Pascal Grassart
Pascal GRASSART
© Lydia Shalet/Eurostar