Après la création de filiales en Allemagne, en Italie, en Belgique et en Roumanie, c’est en Suisse que SNCF Logistics prend pied avec sa prise de participation à hauteur de 45 % dans le capital de l’entreprise de fret ferroviaire suisse BLS Cargo. Le BLS, principale entreprise ferroviaire « privée » suisse, demeure le principal actionnaire de BLS Cargo à hauteur de 52%, les 3% restants étant toujours détenus par le spécialiste italien du combiné Ambrogio. Cette transaction reste toutefois soumise à une approbation par les autorités de la concurrence.
L’entrée de SNCF Logistics dans le capital de BLS Cargo présente un intérêt pour les deux acteurs sur le couloir européen de fret nord – sud. Un axe sur lequel SNCF Logistics est jusqu’à présent peu présent, de même qu’en Suisse, alors que via Captrain Deutschland et Captrain Italia, le fret SNCF est devenu le « deuxième acteur national après les opérateurs historiques » en Allemagne et en Italie. De son côté, le BLS était « en quête de partenaires pour accompagner le développement de BLS Cargo SA », selon le communiqué émis en commun avec la SNCF. Les deux entreprises de fret ferroviaires pourront ainsi proposer des offres de transport complètes sur le marché international. Le communiqué commun passe toutefois sous silence les circonstances qui ont amené BLS à changer de partenaire européen pour sa filiale BLS Cargo.
En effet, cette dernière assurait jusqu’à la fin 2013 le transit transalpin de DB Schenker Rail, qui a alors pris CFF Cargo comme nouveau partenaire suisse. Ce changement a été suivi, début 2015, par la vente des 45% détenus par le groupe Deutsche Bahn dans BLS Cargo depuis 2002. Ceci alors que la filiale du BLS avait été fondée en 2001. « Le modèle commercial souple et les concepts innovants d’utilisation transfrontalière de locomotives font de BLS Cargo une des rares sociétés de fret réalisant des résultats positifs depuis des années », souligne le communiqué. En 2016, BLS Cargo a réalisé un chiffre d’affaires de 174,9 millions d’euros (contre 159,6 millions d’euros en 2015), tout en présentant un Ebit de 1,9 million d’euros (identique à celui de 2015) et un bénéfice de 1,4 million d’euros (contre 0,28million d’euros en 2015).