Le nouveau MF 19, commandé en 2019, promet plus de confort, de sobriété et de sécurité pour les usagers du métro parisien. Ce métro de nouvelle génération sera bientôt en service sur huit des seize lignes du réseau, commençant par la ligne 10.
Lors de la présentation de la première rame MF 19 à l’atelier RATP de Bobigny, Valérie Pécresse, présidente de l’Ile-de-France, a déclaré : « Nous aurons les métros les plus modernes du monde. »
Le MF 19, actuellement en phase de tests, sera d’abord déployé sur la ligne 10, reliant Boulogne Pont de Saint-Cloud à la gare d’Austerlitz. D’ici fin 2025, six rames seront livrées à la RATP, avec une mise en service progressive. Le déploiement se poursuivra avec une livraison mensuelle de rames, atteignant un total de 30 rames sur la ligne 10 d’ici fin 2027.
Les anciens métros (MF 67, MF 77 et MF 88) seront progressivement remplacés par des MF 19 sur les lignes 7bis, 3bis, 13, 12, 8, 3 et 7. Cette modernisation représente une commande pouvant aller jusqu’à 410 rames pour un coût de 2,9 milliards d’euros, impactant 600 millions de passagers annuels.
Le renouvellement complet du matériel sur ces huit lignes est prévu pour 2033.
Une rame modulable et innovante
Le développement du MF 19 a nécessité plusieurs années de collaboration entre Alstom, la RATP et IDFM. Les rames « Boa », permettant une circulation fluide d’un bout à l’autre, sont modulables et peuvent être composées de quatre ou cinq voitures, avec trois longueurs possibles en fonction des quais. Elles sont également conçues pour la conduite automatique et avec cabine conducteur, en prévision de l’automatisation de la ligne 13.
Les rames offriront une impression d’espace, avec de nombreux écrans d’information et des prises USB. « Il aura plus de puissance et de services embarqués, tout en consommant 25 % d’énergie en moins comparé aux rames MF77, grâce au freinage électrique et à l’éclairage LED », souligne Frédéric Wiscart, président France d’Alstom. Les rames sont composées à 20 % de matériaux recyclés et seront recyclables à 98 %.
Cependant, certains usagers regrettent une réduction de 16 % des places assises sur certaines lignes. Valérie Pécresse répond : « Nous nous sommes inspirés de ce qui se fait ailleurs. Il y aura une réduction du nombre de places assises sur les lignes les plus chargées. Il faut s’adapter à tous les types d’usages. Certains voyageurs veulent plus de confort, d’autres veulent circuler vite quand ils font de courts trajets. Et c’est mieux pour l’accessibilité. »
Des adaptations nécessaires
Pour la RATP, l’enjeu est de taille. Il s’agit non seulement de recevoir le nouveau matériel et d’obtenir son homologation, mais aussi d’adapter l’infrastructure, la signalisation, l’exploitation et la maintenance. Des interruptions de trafic seront inévitables, selon Jean Castex, PDG du groupe. Cinq ateliers seront créés ou modifiés pour accueillir les nouvelles rames, et le personnel devra être formé. Trois milliards d’euros sont prévus pour adapter les réseaux et les ateliers de maintenance de la RATP.