Le 30 avril au matin, les bénévoles de l’association des Chemins de fer de la Haute-Auvergne (CFHA) étaient impatients d’assurer le premier voyage de l’année 2022 avec leur autorail historique, l’X 2403, construit en 1951. Il s’agit du plus ancien autorail autorisé à circuler sur le réseau ferré national.
« Pour nous, il n’était pas question que l’autorail quitte les ateliers de SDH Fer à Saint-Denis- de-l’Hôtel dans le Loiret, où il a bénéficié d’une rénovation (peinture, carrosserie), sans le faire admirer par les passionnés de matériel ancien avant de regagner notre base technique située à Ussel en Corrèze », explique Jean-Michel Piernetz, président de l’association qui exploite ce train touristique. Aussi, l’équipe du CFHA a eu l’idée d’organiser un petit circuit autour d’Orléans, « une opération médiatique, certes, mais qui était également destinée à nos adhérents et aux aficionados pour leur montrer le travail accompli avec brio dans les ateliers de SDH Fer. L’entreprise nous a rendu l’X 2403 beau comme un sou neuf ! L’autorail a retrouvé sa livrée d’origine, celle des années 1950. » La direction régionale des Affaires culturelles (Drac) Auvergne a contribué à financer ce chantier. Son représentant, Samuel Gibiat, qui s’est rendu sur le site de SDH Fer juste avant la fin du chantier, s’est dit « émerveillé par la qualité du travail accompli ».
La Beauce est une région de plaines peu connue des membres du CFHA – ils sont davantage habitués à faire des parcours en montagne, ponctués de viaducs et de tunnels. L’association a souhaité y organiser un circuit. La Fondation du patrimoine, l’Unecto, SNCF Voyageurs et SNCF Réseau font partie des partenaires de l’initiative. « Monter l’opération ne fut pas une mince affaire car, comme dans beaucoup d’autres régions, s’il existe bien des petites lignes susceptibles d’accueillir des circulations spéciales, elles sont uniquement réservées au trafic marchandises – on les appelle voies uniques à trafic restreint », précise Jean-Michel Piernetz.
Conséquence : les vitesses limites sont assez faibles et les conditions de circulation un peu spéciales.
Mais, dans un premier temps, il a fallu d’abord sortir l’autorail des ateliers SDH Fer en tenant compte des courbes de très faible rayon du site. C’est donc en étant poussé par un tracteur, puis en se faisant remorquer par un locotracteur que l’X 2403 a été mis en prise sur la voie de sortie. « Ensuite, c’est par ses propres moyens qu’il s’est mis à quai en gare de Saint-Denis- Jargeau afin de partir en direction de la gare d’Orléans où une cinquantaine de personnes nous attendait », raconte Jean-Michel Piernetz.
A la découverte d’un savoir-faire
Après embarquement, retour à Saint-Denis-Jargeau où le groupe a été accueilli par Damien Limbach, patron de SDH Fer, pour visiter les ateliers. « Cette opération était une première. Le but était de montrer le savoir-faire de cette entreprise spécialisée dans la maintenance et la réparation des wagons marchandises », commente Jean-Michel Piernetz. « Nos clients, majoritairement des amateurs de l’univers ferroviaire, ont apprécié la visite. Ils l’ont jugée très intéressante. » Après quoi le voyage en autorail s’est poursuivi, destination Pithiviers où se trouve le Musée des transports, consacré au chemin de fer à voie étroite (0,60) et doté d’un train touristique qui circule sur 4 km. Ce fut donc l’occasion de faire le circuit à bord d’une rame historique jusqu’à l’ancienne gare de Bellebat, située dans un parc boisé. Puis, le moment était venu de remonter à bord de l’X 2403, destination Les Aubrais, où l’autorail devait stationner quelques semaines avant de revenir à sa base en Corrèze.
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