Est-ce une première mondiale pour le train à batteries ? Si on précise « nouvelle génération », « en service régulier » et « alimenté en électricité par îlots », il est certain que le Flirt Akku de Stadler est en train d’écrire une page d’histoire de la traction ferroviaire, avec sa mise en service dans le Schleswig-Holstein, le Land le plus au nord de l’Allemagne. Car si des trains à batteries ont existé ou existent depuis longtemps à travers le monde, alors que les projets d’automotrices de nouvelle génération ne manquent pas, en France ou en Allemagne par exemple, les réalisations concrètes sont à ce jour encore limitées à des démonstrateurs ou prototypes, voire à des navettes sur quelques petites lignes au Japon ou en Australie, pour ce qui est des véhicules plus lourds que des tramways.
Cette fois, dans le Schleswig-Holstein, c’est un service régulier qui débute, et ce, à l’échelle d’une région. Le parc commandé à Stadler comprendra, d’ici au milieu de l’année prochaine, 55 automotrices alimentées par batterie pour circuler sur les onze lignes à « dédieseliser » du « réseau à batteries du Schleswig-Holstein » (Akku-Netz Schleswig-Holstein, ANSH). Le passage au mode électrique de 10,4 millions de trains-km (l’équivalent de 40 % du trafic ferroviaire du Land ou de 6 % du trafic TER français) devrait permettre d’économiser « 10 millions de litres de diesel et environ 26 000 tonnes de CO2 chaque année », estiment les promoteurs du projet. Parmi ces derniers, on retrouve les transports publics du Schleswig-Holstein (NAH.SH) et de Basse-Saxe (LNVG), le Land du Schleswig-Holstein, l’exploitant erixx Holstein et la filiale allemande de Stadler. Ainsi, le Land du nord se félicite-t-il de devenir le deuxième d’Allemagne (derrière la Sarre) pour son taux d’électrification avec « 68 % des itinéraires exploités en mode électrique ».
D’ici le 12 février, les premières relations doivent être entièrement assurées par 26 des 55 automotrices à batteries commandées à Stadler. Le constructeur assurera la maintenance du parc dans un nouvel atelier qui doit ouvrir au début de l’an prochain à Rendsbourg, dans le cadre d’un contrat de 30 ans.