Le 15 décembre marque un tournant décisif pour le RER E avec son extension jusqu’à La Défense et Nanterre-La Folie. Cela signifie seize trains par heure aux heures de pointe et dix aux heures creuses, en préparation du prolongement jusqu’à Mantes-la-Jolie prévu pour fin 2026.
Depuis son inauguration le 6 mai, ce prolongement de 8 km entre Haussmann-Saint-Lazare et Nanterre n’accueillait que quelques trains en dehors des heures de pointe et le week-end, laissant les nouvelles gares de Porte Maillot et du Cnit à La Défense sous-utilisées.
Cette situation va radicalement changer le 15 décembre. Avec huit trains par heure en pointe entre Nanterre et Chelles, quatre jusqu’à Villiers-sur-Marne et quatre jusqu’à Tournan, « c’est vraiment une vraie interconnexion entre l’Est et l’Ouest », se réjouit Ile-de-France Mobilités (IDFM). « Tout l’Est parisien va être relié directement à La Défense ! C’est un nouvel axe fort de maillage qui va offrir une alternative au RER A », ajoute-t-on.
IDFM espère réduire de 15% la fréquentation de la ligne A, notoirement surchargée dans son tronçon central. La pression devrait également diminuer sur les RER B et D, certaines correspondances étant désormais évitées.
Un point négatif cependant : des derniers départs assez tôt, bien avant 23h y compris dans Paris, en raison de travaux sur les lignes de la banlieue est. Il faudra surveiller l’heure.
« Nous sommes très satisfaits de cette nouvelle infrastructure », déclare SNCF Réseau, qui supervise ce vaste chantier dont la facture pourrait atteindre les 6 milliards d’euros. Les sept mois d’exploitation réduite depuis l’inauguration en mai ont permis « de roder cette nouvelle ligne, d’évaluer son comportement et d’affiner les quelques réglages nécessaires avant sa mise en service complète ».
Le centre de commandement de Pantin supervise désormais le trafic du RER E, ainsi que des réseaux Est et Saint-Lazare avec les lignes J, L et P, et jusqu’aux lignes normandes.
Eole (pour Est-Ouest Liaison Express, un acronyme des années 1980 toujours utilisé) ne faisait pas partie du plan de transport des Jeux olympiques, mais la nouvelle ligne a aidé à desservir la piscine olympique installée à La Défense Arena, à deux pas du terminus de Nanterre. La période de transition a également permis à Alstom de livrer suffisamment de trains pour assurer un service normal.
« Ça tourne bien. Il n’y a pas d’inquiétude », se réjouit IDFM, où l’on remarque que les nouveaux trains, les RER NG, feront également leur entrée sur le RER D le 15 décembre.
L’acte II d’Eole à l’Ouest est prévu pour fin 2026. Le RER E sera alors prolongé de 47 km jusqu’à Mantes-la-Jolie, via Poissy, en récupérant une branche de la ligne J. Ce qui permettra de désengorger la gare Saint-Lazare. Aux seize allers-retours par heure en pointe entre Nanterre et la banlieue est s’ajouteront alors six trains supplémentaires entre Mantes et Magenta ou Rosa Parks. Soit 22 trains par heure et par sens dans la zone centrale, où les deux services seront superposés.
Pour cela, il faudra achever les travaux en cours dans la banlieue ouest et déployer NExTEO, un système d’automatisme mis au point par Siemens Mobility qui doit permettre de faire circuler jusqu’à 28 trains par heure et par sens à 120 km/h. Alstom doit aussi livrer d’ici là la totalité des 130 RER NG nécessaires au renouvellement complet du parc de la ligne. La fréquentation doit quasiment doubler.
Cet acte II se fera avec un nouveau chef de projet chez SNCF Réseau, Xavier Gruz ayant quitté l’entreprise fin novembre pour rejoindre EDF, après douze ans aux manettes.