Pour la vingtième fois en quinze ans, l’association Amitram, qui fait circuler des tramways touristiques le long de la Deûle dans la métropole lilloise, vient d’être à nouveau victime d’un vol de câbles aériens, dans la semaine du 5 avril, mettant en péril la saison touristique 2023 qui venait de débuter. La ligne (6 km aller-retour) relie la commune de Marquette-lez- Lille à Wambrechies. Les préjudices précédents se limitaient à quelques dizaines de mètres, ce qui était facilement réparable, l’association disposant de câbles d’avance.
« Cette fois-ci, c’est un vol important de câbles aériens. Ce sont des équipes certainement bien préparées et organisées qui ont fait cela », détaille, dépité, Christophe Meurisse, président de l’Amitram.
« Les vols se sont déroulés sur trois nuits. Dans un premier temps, les voleurs ont commencé à Marquette- lez-Lille où il n’y a aucune d’habitation, ce qui leur a permis d’opérer en toute tranquillité. Le saccage a commencé sur le mobilier urbain. Les lampadaires solaires à détection de mouvements, installés par la mairie de Marquette, ont été démolis. » Puis, le travail de sape a continué jusqu’aux environs de la ferme Saint-Chrysole à Wambrechies.
C’est ainsi que dans l’obscurité et en toute impunité, les pilleurs se sont attaqués aux consoles qui maintiennent les caténaires, cet ensemble de câbles dont la particularité est d’être en cuivre, matière qui se revend plusieurs milliers d’euros la tonne dans des circuits illégaux. Mais cette fois-ci, « le vol est hors normes ! », s’exclame Christophe Meurisse. « Sur 3 kilomètres de ligne, 1,3 km vient de disparaître. Et le temps de commander les câbles, de les installer, cela va prendre des mois. Et les équipes sont démotivées. On n’est pas sûrs de redémarrer le tram cette année. Cet énième vol compromet sérieusement la saison touristique estivale d’avril à septembre qui venait juste de commencer. »
Selon le président de l’Amitram, le coût de réparation des dégâts avoisine les 60 000 €. Dans l’attente d’une rencontre avec les deux édiles des villes concernées, il est certain d’une chose : « Il faudra veiller à trouver des solutions pour éviter de nouveaux pillages, soit l’installation de vidéosurveillance, soit la mise en place d’un système d’alarme fixé sur les câbles. » Autre certitude, « nous avons le soutien des deux communes et ça, ça nous met du baume au coeur ! ».