Lors de son audition, le 20 novembre, devant la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire à l’Assemblée nationale, Guillaume Pepy avait souligné que « les derniers chiffres en matière de suicides sont absolument catastrophiques. » Sur RMC le 3 décembre, il a une nouvelle fois évoqué ce que la SNCF appelle pudiquement les « accidents de personne ». Pour expliquer ce terme discret, il ajoutait : « C’est difficile d’en parler parce que, plus on en parle, plus ça peut donner des idées. » Et il a donné quelques chiffres. En octobre, il y a eu 56 suicides sur le réseau. Soit près de deux par jour, dont la moitié en Île-de-France. Et cette tendance est perceptible depuis plusieurs mois. Comme l’a précisé le président de la SNCF, « les suicides sont en très forte augmentation, de l’ordre de 30 % en 2012 par rapport à ce qu’on connaissait comme moyenne les trois ou quatre précédentes années. Cela donne la mesure des défis auxquels nous sommes confrontés ».
Selon les chiffres transmis à l’AFP par Marie Adam, la responsable du département de Soutien opérationnel à Transilien, il y a eu depuis janvier sur le réseau francilien quelque 400 « accidents de personne », dont « 82 % sont des suicides présumés ». Conséquences : 1 603 trains touchés, 253 suppressions et 56 621 minutes de retard, soit plus de 943 heures cumulées. Et lorsque plusieurs cas se succèdent en heure de pointe dans un même secteur, c’est la catastrophe assurée au niveau du trafic et des retards, comme à la Pentecôte 2012, lorsque l’on avait recensé une dizaine de suicides. La SNCF n’est pas un cas isolé en la matière. Sur le réseau RATP – métro et RER –, selon l’AFP, 54 personnes ont été heurtées par un train depuis janvier. En 2011, il y a eu 71 suicides ou tentatives.