La SNCF annonce qu’elle va réduire les fréquences de son activité Auto-Train pour s’adapter à une demande très saisonnière. De quoi alimenter les inquiétudes sur la disparition possible de ce service déficitaire et mal connu.
SUD-Rail a tiré le signal d’alarme fin juillet. Selon le syndicat, la SNCF pourrait cesser l’exploitation de son service Auto-Train. « La direction de la SNCF envisage de ne laisser qu’un train par semaine au départ de Paris et un seul dans le sens province – Paris et ce dès la fin de l’année 2012. La première étape consiste à faire fuir les usagers en réduisant l’offre de transport, puis en toute logique la SNCF fera le constat de la non-rentabilité économique et que la seule issue logique est la suppression pure et simple de l’Auto-Train », écrit le syndicat dans un communiqué.
La direction de l’entreprise a reconnu qu’elle va faire évoluer le service mais elle réfute toute volonté de le faire cesser. « Nous sommes dans une logique d’adaptation en fonction de la demande », explique une porte-parole de l’entreprise. Actuellement, la SNCF propose à ses clients de transporter leurs véhicules vers 12 destinations du Sud-Est et du Sud-Ouest, toutes au départ de Paris-Bercy (Avignon, Biarritz, Bordeaux, Briançon, Brive, Fréjus-Saint-Raphaël, Lyon, Marseille, Narbonne, Nice, Toulon et Toulouse). Mais la demande est très saisonnière : 70 % du trafic est acheminé entre juin et septembre. En hiver, sur certains trains, le taux d’occupation atteint à peine
30 %. D’où la décision de maintenir les fréquences en été mais de les réduire fortement durant la saison basse. Entre Paris et Nice par exemple, trois trains continueront d’être acheminés chaque semaine en été, mais seul un train hebdomadaire circulera en période creuse. Autre hic, la très faible notoriété du service. Selon la SNCF, seuls 16 % des Français le connaissent. Interrogé le 9 août sur RTL, Georges Maltese, le directeur d’Auto-Train, a affirmé qu’il allait mener une campagne pour renforcer cette notoriété. Sans préciser pourquoi avoir attendu tant de temps pour le faire. Selon lui, l’activité progresse pourtant : 76 000 véhicules ont été transportés en 2011, en hausse de 7 % par rapport à 2010. Mais les comptes restent déficitaires. La direction affirme qu’elle renouera avec l’équilibre économique d’ici à la fin 2013. Elle assure aussi que les adaptations à venir ne se traduiront pas par des suppressions d’emplois, alors que SUD-Rail estime que « sur Bercy, c’est plus de 25 emplois menacés de chômage sans compter les dessertes de province sachant qu’une bonne partie de ces salariés a plus de 50 ans et aura donc sans doute beaucoup de mal à retrouver un emploi ». La SNCF explique de son côté que « la saisonnalité d’Auto-Train nécessite le recours à des saisonniers. Le reste de l’année, la plupart des agents qui interviennent pour Auto-Train travaillent également pour d’autres transporteurs ».