En Savoie, le chantier du tunnel transfrontalier sous les Alpes est sur le point de prendre une nouvelle dimension. « Le premier des sept tunneliers arrivera dans quelques semaines et sera assemblé dès le mois d’août pour commencer à creuser le tunnel de base à partir de 2025 », a annoncé Lionel Gros, directeur général adjoint France de TELT (Tunnel Euralpin Lyon Turin), lors de l’assemblée générale du Comité pour la Transalpine le 2 juillet. L’arrivée des tunneliers va considérablement accélérer le rythme des travaux. « Actuellement, nous creusons 400 mètres par mois. Une fois les sept tunneliers opérationnels, nous avancerons de 3 km par mois », précise Lionel Gros. Les quelque 2 500 ouvriers mobilisés ont déjà réalisé 37 km de galeries. Au total, 163 kilomètres, comprenant deux tubes de 57,5 km pour le tunnel de base du Mont-Cenis et 48 km de galeries de sécurité et de maintenance, doivent être creusés. La mise en service du plus long tunnel ferroviaire du monde est prévue pour 2032.
Trois ans d’études approfondies sur le tracé de la section française
Bien que les travaux avancent rapidement sur la section transfrontalière et la section italienne, les 140 km de voies d’accès françaises ont pris du retard. « Il est crucial de desservir le tunnel par des accès dignes de ce nom », insiste Jacques Gounon, vice-président délégué du Comité pour la Transalpine. Déclarée d’utilité publique en 2013, la section française pourrait franchir une étape importante début 2025 avec le lancement des études d’avant-projet détaillé, sous réserve que l’Europe accorde les subventions attendues. Sous la direction de SNCF Réseau, le programme d’études techniques, environnementales, sociales et financières permettra de définir le tracé précis, de travailler l’insertion paysagère, d’élaborer le budget prévisionnel et de préparer les travaux. Ce cycle de trois ans d’études approfondies devra démontrer l’intérêt de prolonger la DUP et ouvrira une phase de concertation et de communication.
Un coût de 7,2 Md€ pour les accès français
Le tracé retenu, dit « grand gabarit », priorise le fret en offrant une capacité de 28,2 millions de tonnes de marchandises par an. « Ce scénario permettra également de désaturer le réseau existant et de dégager des capacités pour le développement des SERM en Rhône-Alpes », note Matthieu Chabanel, PDG de SNCF Réseau. Sur la liaison TER Lyon-Chambéry/Annecy, les voyageurs devraient gagner 4 minutes. Concrètement, le tracé choisi prévoit la création de 120 km de lignes nouvelles dont 70 km en souterrain pour un coût estimé à 7,2 Md€. Six tunnels jalonnent le parcours, notamment deux tunnels mono-tubes sous Chartreuse et sous Belledonne respectivement de 24,7 km et 19,7 km.
Séverine Renard
Vincent de Rivaz, nouveau président du Comité pour la Transalpine
Les membres du Comité pour la Transalpine ont élu Vincent de Rivaz à la présidence de l’association. Le nouveau président, qui occupait le poste de vice-président depuis 2021, remplace Jacques Gounon qui devient à son tour vice-président délégué.
Ingénieur diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure d’Hydraulique de Grenoble, Vincent de Rivaz a dirigé pendant 16 ans EDF Energy, filiale britannique de l’électricien français. À la suite de son élection, le président s’est déclaré « extrêmement motivé par le projet du Lyon-Turin qui porte une ambition forte et réaliste de décarbonation des transports et de développement de l’économie européenne ». Le Savoyard souhaite « travailler main dans la main avec tous les acteurs afin d’aider et d’informer ».