Les récentes critiques du ministre espagnol des Transports, centrées sur les services de Ouigo España, ont mis en lumière les performances des opérateurs sur les réseaux ibériques à grande vitesse. Cette analyse couvre les lignes où coexistent trois à quatre offres : Renfe AVE, l’hispano-italien Iryo, Ouigo, soutenu par le groupe SNCF, et Avlo, la filiale low cost de Renfe. Les résultats présentés couvrent la période allant du quatrième trimestre 2022 à la même période de 2023.
Le corridor Madrid-Barcelone est le plus fréquenté. Renfe AVE y détient 45,3 % de part de marché, suivi par Iryo avec 24,9 %, Ouigo avec 19,5 %, et Avlo avec 10,2 %. Sur la ligne Madrid-Valence ou le Levant, Renfe AVE ne capte que 36,7 % du trafic, tandis qu’Iryo en détient 27 %, Ouigo 22,4 %, et Avlo 13,9 %.
Sur les liaisons entre la capitale et l’Andalousie, seules trois offres sont présentes pour l’instant : Renfe AVE détient 64,6 % du marché sur Madrid-Séville, Iryo 30,2 %, et Avlo 5,2 %.
L’effet général de cette concurrence est une baisse des tarifs (en moyenne de 20%) et une augmentation du trafic de 29 % de 2022 à 2023 sur les trajets considérés. Mais ce n’est qu’un début. Renfe a mis en service ses rames capacitaires Talgo S106 depuis le 21 mai. Ouigo vient d’ouvrir la ligne Madrid-Valladolid et la prolongera en juin jusqu’à Cuenca et le Levant (Alicante). D’ici la fin 2024, Ouigo prévoit d’étendre ses services à Murcie et à l’Andalousie. Les opérateurs envisagent également des destinations vers la Galice et les Asturies, nécessitant des rames à écartement variable.
Michel Garicoix