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Des Signaux Clairs pour une Décarbonation Efficace des Transports

3 août 2024
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Par : Olivier FAUSSIER

\"\"Pour lutter contre le réchauffement climatique, François Gemenne, expert en politiques environnementales et coauteur du sixième rapport du Giec, a présenté une série de propositions audacieuses pour décarboner le secteur des transports. Lors de son intervention au Club VRT le 27 mars, il a mis en avant l’importance de signaux clairs et d’actions concrètes.

Les Français sont-ils conscients des progrès réalisés en matière de réduction des émissions de CO2 ? François Gemenne s’étonne que beaucoup pensent encore que les émissions augmentent, alors qu’elles ont diminué de 4,8 % en France. Bien que ce recul soit encourageant, il reste insuffisant pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. « Nous devons faire mieux et atteindre une réduction de 6 % pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C d’ici 2100 », souligne-t-il. « Les progrès réalisés sont en partie dus à des facteurs conjoncturels comme la hausse des prix du carburant et un hiver doux, mais ces éléments ne garantissent pas une réduction durable », prévient Gemenne, encourageant ainsi le secteur des transports à redoubler d’efforts.

L’épargne des Français au service de la transition énergétique

Pour financer la transition énergétique, François Gemenne propose de mobiliser l’épargne des Français, notamment l’assurance vie, estimée à près de 6 000 milliards d’euros. Actuellement, une grande partie de ces fonds finance des projets de déforestation ou d’extraction d’énergies fossiles. Gemenne suggère de réorienter ces capitaux vers des projets de transition énergétique. « En consacrant l’argent des Français à des projets visant à réduire la pollution liée aux transports, nous aurions les leviers de financement nécessaires », affirme-t-il. Il cite une enquête Odoxa montrant que près de 80 % des Français sont prêts à changer leurs habitudes pour préserver le climat, mais manquent de solutions concrètes. Gemenne plaide pour la mise en place de « dividendes climat » afin de valoriser les entreprises réduisant leur empreinte carbone.

Décarboner la route

Avec neuf déplacements sur dix effectués par la route, François Gemenne a lancé l’Alliance de la décarbonation de la route. Cette plateforme vise à rassembler les idées et les expertises pour bâtir un plan d’investissements publics et privés. « Il est crucial de mettre la route au cœur des réflexions et des stratégies de décarbonation du secteur des transports », insiste-t-il. Les vélos peuvent également jouer un rôle clé. Gemenne salue la construction de pistes cyclables en centre-ville, mais souligne l’importance de créer des trajets cyclables depuis les banlieues pour encourager le « vélotaf ». Il critique également la décision de l’Union européenne d’autoriser les méga camions, jugeant cette mesure « aberrante pour l’environnement ».

Bien que favorable aux biocarburants, Gemenne met en garde contre leur capacité limitée à couvrir tous les besoins. Il estime aussi que la technologie du captage-stockage du CO2 reste coûteuse et ne doit pas être considérée comme une solution miracle.

Les bons signaux pour agir

Pour encourager la transition, François Gemenne appelle à une communication claire et positive. Il compare la situation actuelle à la construction européenne des années 50, où les contraintes étaient acceptées grâce à la promesse d’un marché prospère et unifié. « Il faut présenter la transition comme un projet politique, économique et social avec une vraie ligne directrice », insiste-t-il. Il critique les récents assouplissements des Zones à faibles émissions et la crise agricole, où le gouvernement a opposé agriculture et écologie. « Il faut proposer des solutions pour conjuguer les deux, comme rémunérer les agriculteurs pour stocker du carbone », suggère-t-il. Il dénonce également le rétropédalage concernant les aides à l’achat de véhicules électriques, jugeant ces signaux catastrophiques.

Plaidoyer pour l’électrique

Environ 52 % des déplacements en voiture se font sur moins de deux kilomètres. Gemenne estime qu’il serait facile de les remplacer par la marche ou le vélo. Pour les trajets nécessitant un véhicule, il préconise l’électrique. « La Tesla a rendu la voiture électrique désirable, mais il faut maintenant lancer des véhicules plus petits et plus légers », ajoute-t-il. Bien que le recyclage des batteries pose problème, Gemenne croit que les progrès technologiques apporteront des solutions. « Il faut investir dans tout ce qui est possible, parce qu’il y a urgence », insiste-t-il. Il rassure sur la disponibilité du lithium, mais reconnaît les problèmes environnementaux et sociaux liés à son extraction. Il soutient l’ouverture d’une mine de lithium en France, affirmant que « il faut faire des concessions pour avoir une ressource souveraine ».

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Le Club VRT s’est tenu le 27 mars dans nos locaux de la rue de Clichy, à Paris.

« Si j’étais ministre, je fusionnerais Air France et la SNCF »

François Gemenne insiste sur le fait que la décarbonation des transports ne doit pas conduire à réduire les déplacements et les échanges. « Ce serait catastrophique politiquement et socialement. Le nationalisme qui prône le repli sur soi est le pire ennemi du climat », affirme-t-il. Plutôt que de limiter les trajets en avion, il défend plus d’égalité entre les habitants de la planète. « Seule 20 % de la population mondiale a déjà voyagé en avion, et ceux qui le prennent plusieurs fois par an sont une infime minorité », rappelle-t-il. Il plaide pour une décarbonation rapide des transports aériens et le renouvellement des flottes. Autres solutions : limiter la distance que les avions parcourent au sol, réduire le nombre d’escales et optimiser les trajectoires.

Gemenne insiste également sur la nécessité d’une égalité fiscale entre les modes de transport. Il regrette que le kérosène ne soit pas taxé et que le prix des billets d’avion ne prenne pas en compte l’impact environnemental des voyages aériens. « Cela donne un avantage concurrentiel à l’avion par rapport au train », déplore-t-il. Il milite pour le développement de liaisons ferroviaires à grande vitesse pour remplacer les vols courts et moyens courriers. « Si j’étais ministre, je fusionnerais Air France et la SNCF », déclare-t-il, soulignant que créer une grande compagnie de transport permettrait d’éviter certaines absurdités. Il critique la ligne aérienne entre Paris et Bruxelles, opérée par Brussels Airlines, alors que le trajet se fait en 1 h 22 en train. Il estime que de nombreux vols court-courriers européens pourraient être remplacés par le train, permettant de concentrer les efforts sur la décarbonation des longs courriers.

Valérie Chrzavzez



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