Le championnat d’Europe de football a mis en lumière les failles du réseau ferroviaire allemand. Malgré l’ajout de 10.000 places supplémentaires pour les jours de match, la Deutsche Bahn (DB) a été incapable de gérer efficacement la demande, révélant ainsi des problèmes structurels profonds.
Des scènes de chaos ont été rapportées à la gare de Gelsenkirchen le 16 juin, où les fans ont dû attendre plus de trois heures avant de pouvoir monter dans un train. \ »Je ne vois pas pourquoi les trains rouleraient mieux pendant l’Euro… Le réseau est vieux, surchargé et usé jusqu’à la corde\ », a expliqué Winfried Hermann, le ministre des transports du Bade-Wurtemberg, qui réclame un \ »fonds infrastructures spécial rail\ » pour les 20 prochaines années.
Avec des offres à 29,90 euros pour les fans et un nouveau forfait national à 49 euros, le train attire toujours plus de monde sur un réseau déjà saturé. \ »Nous n’avons jamais eu autant de trafic voyageurs lors d’un grand tournoi international\ », s’est justifiée la DB en présentant ses excuses.
Le sommet du désastre a été atteint lorsque l’organisateur en chef de l’Euro, Philipp Lahm, est arrivé en retard pour le coup d’envoi du match Ukraine-Slovaquie le 21 juin à Düsseldorf à cause d’un train défectueux. \ »Je crois que nous avons raté la rénovation de nos infrastructures\ », a-t-il constaté.
La situation devrait encore se dégrader dans les prochains mois avec le lancement du programme général de modernisation des infrastructures annoncé par Volker Wissing. Le ministre fédéral des transports avait décidé d’attendre la fin de l’Euro pour donner le premier coup de pioche.
Successivement, les grands axes seront fermés à la circulation pendant six mois. Le premier tronçon sera celui de Frankfort-Mannheim, l’un des axes les plus fréquentés d’Allemagne avec 700 bus prévus pour le service de remplacement. Suivra Berlin-Hambourg…
Christophe Bourdoiseau