À l’occasion de ses 30 ans, Arte s’est lancée dans un grand tour européen pour réaliser une série documentaire en six volets pro- duite grâce à un « Grand accord documentaire » d’Arte. Ses trois entités, Arte France, Arte Allemagne et le siège de Strasbourg (Arte GEIE) se mobilisent ainsi pour réaliser des coproductions franco-allemandes et européennes qui nous éclairent sur l’avenir du continent. Energie, environnement, migration, agriculture, transport, digital… Alors que la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine apportent leur lot de nouveaux défis, le continent doit se réinventer.
Dans le troisième volet de cette série, on se penche sur les problématiques du trans- port et de la mobilité dans le contexte du réchauffement climatique. Aujourd’hui, le transport est la première source d’émission de gaz à effet de serre en Europe. L’équation est complexe : comment assurer la mobilité des Européens, que les transports soient accessibles au plus grand nombre tout en préservant la planète ? Depuis, la révolution industrielle, l’Europe a massivement investi dans les infrastructures de transport.
Depuis l’élargissement de l’Europe et la libéralisation du ciel européen, le transport aérien a explosé. En 30 ans, le continent compte 50 % d’aéroports en plus et dans les seules 20 dernières années, le nombre d’avions arpentant le ciel européen a doublé. Des citoyens se mobilisent pour remettre en question la place de l’avion. Ainsi, en Autriche, nous suivons des manifestants qui luttent contre la construction d’une troisième piste à l’aéroport de Vienne. Du côté des villes, le trafic urbain est saturé et le règne de la voiture privée semble remis en question un peu partout. Nous rencontrons une consultante néerlandaise qui accompagne les villes souhaitant mettre en place une politique favorable aux vélos. Elle rappelle ainsi un fait scientifique : le vélo rend heureux. L’effort demandé relâchant une dose d’endorphine qui procure un sentiment de bien-être et parfois même d’euphorie !
Championne d’Europe en termes de transport ferroviaire, la Suisse a fait le choix du rail sous l’impulsion de la population. En 1994, une initiative populaire fédérale « Pour la protection des régions alpines contre le trafic de transit » voit le jour. L’initiative est acceptée. De nouvelles taxes sur le carburant sont créées, les fonds ainsi dégagés ont ensuite été investis dans le réseau ferré. Et les investissements ont été massifs ! Aujourd’hui, le transport ferroviaire de voyageurs et de fret est essentiel à l’économie suisse. Nous découvrons ainsi comment Migros, le plus grand groupe suisse dans le secteur de la grande distribution, a parié sur le rail dans toute la confédération helvétique, rappelant un chiffre sans appel : le transport du fret par le rail émet 43 fois moins de gaz à effet de serre que l’avion et 6 fois moins que la voiture.