Alstom rencontre des obstacles significatifs en Allemagne avec ses trains à hydrogène. En Basse-Saxe, la société LNVG, qui exploite 14 Coradia iLint sur la ligne reliant Cuxhaven, Bremerhaven, Bremervörde et Buxtehude, fait face à des problèmes techniques récurrents. « Il faut parfois remplacer temporairement des véhicules à hydrogène en raison de problèmes techniques. (…) Nous avons des véhicules de remplacement qui sont mis à notre disposition », explique Melina Kunze, porte-parole de LNVG.
Le constructeur français est également confronté à des difficultés sur le réseau Taunus, dans la région de Francfort. En raison d’un manque de matériel roulant, l’opérateur RMV a dû réviser les horaires de la ligne régionale 15 à partir de mi-septembre. « Contrairement aux promesses, Alstom n’a pas réussi à rendre opérationnels ses trains à hydrogène de manière fiable et durable. Les conséquences sont supportées par les passagers. C’est inacceptable », souligne Knut Ringat, directeur général de RMV. « Nous tenons à ce que les contrats soient respectés », ajoute-t-il.
Alstom reconnaît des difficultés techniques avec ses 27 Coradia iLint sur ce réseau, en raison d’une « importante pénurie de pièces de rechange ». Le constructeur n’a pas pu établir un échéancier pour la remise en service complète de la flotte.
Selon Alstom, les piles à combustible ne fonctionnent pas correctement et devront subir une « modernisation » à partir de 2025. Le constructeur français a augmenté le personnel de maintenance et l’assistance technique pour les trains de remplacement.
De plus, Alstom a annoncé la fermeture de son usine de Görlitz (700 employés) en mars 2026, en raison d’une délocalisation de la production vers l’Europe de l’Est. Les sites de Berlin (Hennigsdorf) et de Mannheim sont également concernés par la restructuration : leurs activités doivent se concentrer sur la numérisation, les services et le développement, selon un porte-parole, confirmant des informations parues dans la presse allemande.
Christophe Bourdoiseau
Nouveaux retards de livraison en Allemagne
Alstom subit également les critiques de la société de transport régional de Basse-Saxe LNVG après le nouveau retard de livraison de ses rames destinées à l’Expresskreuz en Basse Saxe, l’un des réseaux les plus importants d’Allemagne avec 6,4 millions de trains-kilomètres : non seulement le constructeur ne sera pas en mesure de livrer les trains cette année, mais il devra échelonner la livraison des 34 exemplaires jusqu’à l’été 2026 (20 trains livrés au « dernier trimestre 2025 », le reste « courant 2026 »). « Nous sommes consternés de voir qu’un des plus grands constructeurs de trains au monde ne soit pas capable de respecter ses délais… pour la troisième fois de suite », a déploré Dirk Altwig, porte-parole de LNVG.
La mise en service de ces nouveaux trains était prévue en décembre 2024 sur les lignes régionales RE1 (Hanovre-Nordreich), RE8 (Hanovre-Brême port) et RE9 (Brême port – Brême – Osnabrück). La nouvelle liaison directe prévue entre Wilhelshaven et Hanovre (grâce à un découplage) a dû être repoussée à 2026. La raison invoquée par Alstom est la lenteur des procédures d’homologation qui prendrait « plus de temps » que prévu pour le nouveau train Coradia Max.
C. B.