Le TrainScanner sera-t-il l’argument décisif d’Alstom lors des futurs appels d’offres pour la maintenance du matériel roulant ferroviaire ? Toujours est-il qu’après un prototype de ce dispositif qui scanne littéralement les trains au défilé sur une voie du centre de maintenance de Longsight, à Manchester, Alstom investit dans une deuxième installation de ce type, attendue pour septembre. Ce sera également en Grande-Bretagne, et une fois de plus pour assurer la maintenance prédictive du parc Pendolino exploité par Virgin sur la West Coast Main Line, artère reliant Londres au nord-ouest de l’Angleterre et à l’Ecosse. Cette fois, le site choisi est le dépôt d’Oxley, non loin de Wolverhampton, dans les Midlands de l’ouest (région de Birmingham). Outre un renforcement de la capacité de maintenance des rames pendulaires de Virgin, ce deuxième TrainScanner « prouve que [cet] outil de maintenance prédictive est prêt pour un déploiement généralisé sur des parcs de matériel roulant du monde entier », selon Alstom.
Ce dernier a l’intention de « faire de son prototype à Manchester un véritable concept industriel » selon Rob Whyte, directeur général Regional and Intercity, Alstom Royaume-Uni & Irlande, qui pense que « les coûts baisseront et le déploiement de TrainScanner auprès de nos clients partout dans le monde sera plus facile ». En commençant sans doute par l’Italie, où Alstom assure la maintenance du parc NTV, le challenger privé des FS. Outil faisant partie de la solution de maintenance prédictive HealthHub développée par Alstom, TrainScanner permet d’identifier automatiquement tout composant dont la réparation ou l’échange est ou sera nécessaire, et à quelle échéance. Ceci en analysant les données collectées par des lasers ou caméras 3D lors du passage du train sous un portail de diagnostic à petite vitesse (5 mph, soit 8 km/h). TrainScanner collecte des données sur l’état de certains équipements (en particulier les roues, les semelles de frein et les pantographes) et prédit ensuite leur durée de vie résiduelle.
A raison d’une petite douzaine de trains passant sous le portique de Longsight chaque nuit, le parc de 56 rames Pendolino de Virgin est ainsi inspecté tous les cinq jours en moyenne. Par rapport à ce premier portique, le deuxième TrainScanner sera de conception plus modulaire. Celle qu’Alstom proposera « auprès de tous [ses] clients travers le monde ». Le système a été amélioré pour faciliter les réparations, permettre de calibrer les unités laser et caméra en usine avant leur livraison afin de réduire la durée de l’installation, et doté d’une unité d’inspection des pantographes montée sur rail… Autant d’améliorations qui devraient réduire « de 50 % » les travaux de génie civil requis pour construire le deuxième TrainScanner, par rapport à l’installation du prototype.