Plus de 30 ans après les premières réflexions, le projet de liaison ferroviaire entre la capitale d’Auvergne-Rhône-Alpes et celle du Piémont pourrait enfin déboucher, cet automne, sur un programme de mise en chantier global. À condition, toutefois, que l’État français tranche définitivement la question des voies d’accès au tunnel de base. Ce n’est pas gagné.
Dans la longue histoire du projet Lyon – Turin, la France et l’Italie ne sont pas toujours sur le même tempo. Quand l’Italie bloquait, la France piaffait. Aujourd’hui, c’est notre pays qui tergiverse. Non pas sur la réalisation du tunnel de base du projet ferroviaire Lyon – Turin, qui est bien engagée, mais sur celle des voies d’accès, toujours en suspens. Résultat, de nouveaux retards sont désormais quasiment acquis.
La CIG (commission intergouvernementale), réunie à Chambéry le 14 juin 2021, avait insisté sur le caractère stratégique de l’ensemble de la liaison (tunnel transfrontalier et voies d’accès), mais les dates de livraison des différents éléments auront bien du mal à coïncider. Sur le versant français en tout cas. Au nom de la Commission, la coordinatrice européenne a pourtant confirmé la possibilité d’un cofinancement par l’Union européenne de ces voies d’accès nationales jusqu’à 50 %, soit à la même hauteur que le tunnel international.
On se demande à quel point il est vraiment vital maintenant que quel pays empêche la construction de quel projet ferroviaire considérable, peu importe combien de fois, pour une raison quelconque?
Ô cheminots! Ô passionné(e)s de chemin de fer! Notre planète ferroviaire unique est en pleine agonie, notre planète ferroviaire unique devient incontrôlable! Et on rêve encore patiemment de ne pas avoir franchi le point kilométrique de non-retour!