Le gouvernement l’a annoncé : un appel d’offres sera lancé par la SNCF pour le renouvellement du matériel de trois des quatre lignes TET structurantes. La région Normandie pourrait faire l’acquisition de matériel dans le cadre du marché passé entre Bombardier et SNCF Mobilités pour Paris – Caen – Cherbourg. Alstom pour sa part se verra commander 30 rames destinées aux autres lignes Intercités. Une commande qui offre peu de visibilité à des sites industriels en grande difficulté.
Alstom redoutait un appel d’offres pour le renouvellement des lignes structurantes des TET. Il sera bel et bien lancé par la SNCF. C’était l’option privilégiée par le gouvernement et Alain Vidalies l’a donc confirmée… Il a reçu le soutien de la Fnaut, qui, le 22 janvier, s’est réjouie de sa décision, tout en regrettant qu’elle se limite à trois lignes et ne concerne pas l’ensemble des trains Intercités. Trois lignes et non les quatre structurantes. Paris – Caen – Cherbourg sera un lot à part. Le renouvellement de son matériel, « en concertation avec la région Normandie, pourrait prendre la forme d’une acquisition dans le cadre du marché existant entre SNCF Mobilités et Bombardier, ou dans le cadre d’un nouvel appel d’offres », indique le communiqué du ministre. Bombardier a de bonnes chances de décrocher au moins cette commande (voir page 8 l’entretien avec Jean-Baptiste Gastinne, viceprésident Transports de la Normandie).
Mais cela reste flou. Pour Alstom, le « lot de consolation » est plus précis, puisque le ministre annonce l’acquisition de 30 rames neuves supplémentaires, en plus de 34 rames Coradia Liner V160 déjà commandées et qu’on verra sur Paris – Bâle. Ces 30 nouvelles rames seront destinées à d’autres relations Intercités que les lignes structurantes. Et la « commande pourra évoluer au résultat de la concertation engagée ». Reste que, selon la direction d’Alstom, ces 30 rames n’assurent que neuf mois de charge supplémentaire aux sites réalisant les rames régionales. Et encore, précise une porteparole, ce serait en détendant une cadence qui est aujourd’hui d’un train par semaine. En poursuivant sur le rythme actuel, on n’aurait qu’un peu plus de six mois de visibilité. Comme, pour l’instant, le carnet de commandes est vide à partir de la fin 2017, l’horizon serait reporté au troisième ou quatrième semestre 2018. Ce sont 1 000 emplois qui sont concernés à Reichshoffen, siège de la plateforme Coradia. Il faut y ajouter 300 emplois dans d’autres sites d’Alstom (Ornans pour les moteurs, Le Creusot pour les bogies, Tarbes pour les chaînes de traction, Villeurbanne pour l’électronique). Sans parler de la supply chain. Au total, ce sont entre 2 500 et 4 000 emplois qui sont concernés.