Les buffets de gare furent longtemps un lieu incontournable du paysage ferroviaire, mais également des villes desservies par le train. Après des décennies d’agapes, ces établissements à part se sont enfoncés dans la crise… Jusqu’à aujourd’hui où plusieurs chefs de renom tentent de renouveler le genre.
Le concept est pratiquement aussi vieux que les chemins de fer. On relate – sans source avérée – la création du premier service de restauration ferroviaire à Saint-Etienne par un aubergiste qui sustentait jusqu’alors les voyageurs des diligences.
Nous avons plus de certitude concernant la ligne de Paris Saint-Lazare à Saint-Germain-en-Laye. Ainsi, les archéologues de l’INRAP ont mis au jour en 2017 à l’occasion de fouilles préventives un vestige ferroviaire unique : le débarcadère du Pecq. Construit par Alfred Armand pour le compte des visionnaires frères Pereire, il est mis en service en 1837 pour accueillir les passagers de la toute nouvelle ligne de chemin de fer, la première conçue spécialement pour le transport des voyageurs. En effet, jusqu’en 1847 et la mise en service de la gare de la ville royale, le train achevait son parcours au bord de la Seine, dans un paysage alors encore bucolique, mêlant champs et forêts. Ils ont notamment retrouvé de la vaisselle, des assiettes décorées sur le thème du train. Le Guide du voyageur sur les bateaux à vapeur de Paris au Havre, publié en 1841 à Paris, décrit ainsi l’infrastructure : « L’alignement qui part du bois du Vésinet se prolonge jusqu’au Pecq où, sur la gauche du pont, on trouve une gare monumentale, digne de l’embarcadère de Paris, pour le départ et l’arrivée des voyageurs, avec un hôtel, un restaurant et un café. » Les concepteurs des premières gares – baptisées alors embarcadères – ont tout de suite intégré des services de restauration.