Le coup de sifflet est donné : la compagnie espagnole Renfe a lancé cette semaine son premier train à grande vitesse AVE entre Lyon et Barcelone. A partir du 28 juillet, elle reliera également Barcelone et Marseille, en s’arrêtant notamment à Avignon et Aix-en-Provence.
La Renfe, qui a déjà vendu pas loin de 40 000 billets, propose des prix d’appel très compétitifs ; 19 euros pour voyager de Montpellier ou Narbonne vers Barcelone, Saragosse ou Madrid et 29 euros pour le trajet complet, la liaison de Marseille et Lyon vers l’Espagne.Dans quelques mois, les tarifs devraient toutefois augmenter.
Son objectif est désormais d’obtenir un certificat de sécurité lui permettant d’étendre ses dessertes, notamment jusqu’à Paris en 2024, « si possible au moment des JO« . Pour se développer à l’international, la compagnie a créé Renfe Proyectos Internacionales.
La compagnie espagnole suit ainsi les traces de Trenitalia qui a été la première, en décembre 2021, à lancer des trains à grande vitesse sur le marché français. Un choix annoncé de longue date pour riposter à l’attaque du marché ibérique par la SNCF via sa filiale Ouigo Espagne, qui y tisse sa toile peu à peu.
La France reste le marché naturel de la Renfe pour l’expansion de ses services AVE en Europe et également pour la participation aux appels d’offres pour l’exploitation de services régionaux et/ou métropolitains dans ce pays.
Le S-100 (pour Série 100, nom d’exploitation) est un train à grande vitesse AVE construit dans les années 1990 par Alstom — qui s’appelait à l’époque Alsthom —, circulant en Espagne pour la Renfe. Dix des 24 rames effectives sont également équipées pour rouler en France. Comme le TGV, c’est un train articulé. Les trois premières remorques sont réservées aux classes supérieures (remorque 1 : classe « club » avec une salle de réunion ; remorques 2 et 3 : classe « preferente »), la remorque 4 abrite la cafétéria, et les quatre autres sont consacrées à la classe « turista ». L’AVE S100 de la Renfe peut atteindre une vitesse maximale de 300 km/h.
La Renfe a décrit ce développement récent comme une étape décisive dans ses plans d’entrée sur le marché français à long terme alors qu’elle envisage une forte expansion, y compris la liaison Lyon – Paris.