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Le train fait son cinéma : arrêts sur images cultes

1 mars 2013
- -
Par : Chantal Blandin

Deux passionnés de cinéma, Patrick Brion et Georges Di Lallo passent en revue dans un beau livre qui vient de paraître 140 films où le train joue un rôle de premier plan. Non pas un panorama exhaustif mais un choix assumé d’œuvres qu’ils nous invitent à découvrir ou à revoir.

C’est une « promenade de cinéphiles » dans l’univers ferroviaire. Un voyage avec arrêts sur très belles images. Ah ! le profil de Garbo sous sa toque de fourrure dans le compartiment tendu de velours qui emporte Anna Karénine, Cary Grant enlaçant la très blonde Eva Marie Saint sur sa couchette, l’assaut hennissant des frères James contre le vapeur de Nicolas Ray, Romy sur le ballast avec Trintignant… Le train fait son cinéma présente 140 films dans lesquels le train joue, soit un rôle de premier plan, soit, plus ou moins présent dans le champ, crée l’atmosphère, se fait attendre, décor ou véhicule du scénario.
Pas question de faire ici un remake du désormais introuvable Travellings du rail de Corinaut et Viry-Babel (1). Le propos de Patrick Brion, historien du cinéma, et de son complice Georges Di Lallo (lire encadré ci-contre) n’est pas l’exhaustivité. Aux côtés bien sûr des films cultes de Lubitsch, Hitchcock ou Mankiewicz, des immanquables poids lourds comme La Bataille du rail et autres John Ford ou Frankenheimer du dimanche soir à la télé, les deux auteurs font place ici à leurs coups de cœur, à leurs trouvailles de boulimiques de la pellicule. Et ils en connaissent un rayon de cinémathèque : qui a vu ce Rome Express d’un certain Walter Forde, lequel, dit-on, aurait inspiré « Hitch » pour Une femme disparaît ? Qui connaît des raretés, voire des ratages de maître, comme Uniforme et jupon court où Billy Wilder donne sa version ferroviaire de Lolita ? Mérite parfois à leurs yeux d’être signalé tel film contenant une seule scène comme la panique des animaux pendant une catastrophe ferroviaire filmée par Cecil B. de Mille dans Sous le plus grand chapiteau du monde. C’est aussi seulement pour la très belle atmosphère d’une brumeuse gare de la banlieue de Londres qu’ils retiennent Brève rencontre de David Lean, servant de décor en 1945 à l’amour impossible d’une femme mariée (Celia Johnson) et d’un médecin (Trevor Howard).
Sachant que la pellicule du moins bon film prend toujours avec le temps, comme la chansonnette, l’empreinte de l’époque, Brion et Di Lallo vont jusqu’à prendre un malin plaisir, parfois un plaisir attendri, à rappeler à notre mauvais souvenir quelques vieux nanars comme le très colonialiste Pirates du rail à la sauce asiatique de Christian-Jaque ou ce Train de 8h47 avec Fernandel qui trouva vite la voie de garage.  Faisant commencer le voyage à la scène primitive de cinquante secondes où les frères Lumière filment en 1896 un train déboulant en gare de La Ciotat, Brion et Di Lallo ne rallument la salle qu’après le Sherlock Holmes – Jeu d’ombres de Guy Ritchie en 2011.
L’occasion chaque fois, sans prétendre faire œuvre critique, de signaler au passage des innovations de mise en scène, des plans audacieux et des anecdotes de tournage. De quoi, au fil des pages, réserver aux amateurs de cinéma des découvertes sur le train et aux amateurs de train des découvertes sur le cinéma.

Chantal Blandin

(1) Travellings du rail. Daniel Corinaut et Roger Viry-Babel. Préface de Wim Wenders. Éditions Denoël.

Le Train fait son cinéma
Riveneuve éditions. Collection
Cinéma. 34 euros. En vente à La Boutique de La Vie du Rail de la gare
Saint-Lazare, 13, rue d’Amsterdam, 75008 Paris. Par correspondance (réf.
121 216) : 40 euros port inclus à La Vie du Rail BP 30657. 59061
Roubaix cedex 1 ou sur www.boutiquedelaviedurail.com

Georges Di Lallo : éloge de la lenteur

Coauteur avec Patrick Brion de cette anthologie, Georges Di Lallo est aussi président de l’Association des clients du fret ferroviaire européen. Il cultive une double passion pour le cinéma et ces trains d’hier qui prenaient leur temps.

La Vie du Rail : La liaison à grande vitesse Pékin – Shanghai, qui vient d’être mise en service, vous paraît-elle le cadre possible d’un nouveau Shanghai Express ?
Georges Di Lallo :
La lenteur permettait le déroulement d’une histoire. Les trains qui vont vite d’aujourd’hui ne permettent plus guère que des films d’action, du cinéma spectaculaire, des Runaway Train. Hier, quand on allait à Bruxelles, on avait le temps de rêver, le temps de s’installer pour déjeuner. Les trains à grande vitesse ne tirent plus guère de poésie dans leur sillage. La fin du compartiment ne permet plus ces huis clos parfaits pour les histoires de crime et d’amour.

LVDR : Les trains de fret eux prennent leur temps…
G. D. L. :
Oui. Et les trains de marchandises aussi sont présents au cinéma dès le western, dans les films de guerre… Il existe pour moi une sorte de lien amoureux entre les trains et le cinéma. D’ailleurs ce livre ne suffit pas à épuiser le sujet, on pourrait très bien faire un tome II. Le train n’a pas besoin forcément d’être très présent à l’écran : quand vous interrogez les gens, le premier film qu’ils citent est souvent Le Train sifflera trois fois. Or, dans ce film, le train n’est là que pour ramener un bandit et ses acolytes dans son village et au dénouement.

LVDR : Cette passion et votre prédilection pour le cinéma américain remontent à votre jeunesse ?
G. D. L. :
Mon père m’emmenait au cinéma. Aujourd’hui, j’ai plusieurs milliers de films chez moi mais finalement je regarde toujours les mêmes. Ceux de mon enfance. Mon préféré est Scaramouche, un film américain de George Sidney, qui date de 1952, avec Stewart Granger, Janet Leigh… ça se passe en France à la veille de la Révolution et le film prend son temps : il contient le plus long duel de l’histoire du cinéma : 6 minutes 23. Mon amitié avec Patrick Brion aussi est une vieille histoire. Et nous avions déjà écrit ensemble un Dean Martin. Notre nouveau livre donne des idées : la ville de Vierzon, qui était autrefois un triage très important et qui possède un musée du Cinéma, projette de lui consacrer une exposition. Et le festival Cinérail, qui a lieu au printemps, aimerait programmer avec nous une animation sur ce thème.

Propos recueillis par Chantal Blandin



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